Durant près d’une heure, Hassan Nasrallah a tenu un discours très volontariste et à la fois réaliste et même convenu: nous avons subi « un coup sévère et sans précédent », mais pour ce « massacre » qui a « violé toutes les règles », Israël va recevoir « un terrible châtiment et une juste rétribution, là où il s’y attend et là où il ne s’y attend pas ». Il n’a donné aucun détail et l’on sait que les fortes représailles annoncées par le passé n’ont pas eu lieu. En fait, il se répète…
Nasrallah est décidé à réagir pour ne pas perdre son prestige, mais il ne veut toujours pas aller trop loin et fournir à Israël un motif de porter la guerre sur le sol libanais. Cependant, tout en reconnaissant la supériorité israélienne et sa technologie supérieure, le chef du Hezboillah met en avant sa force de dissuasion qui reste réelle et défie directement Netanyahou : « Vous ne réussirez pas à ramener les citoyens du nord chez eux. Faites ce que vous voulez, vous n’y parviendrez pas. Ni l’escalade militaire, ni les meurtres, ni même la guerre totale ne ramèneront vis colon et vos habitants à la frontière. La seule solution est d’arrêter l’agression contre les habitants de Gaza. »
On sait que Netanyahou et Galant sont prêts à accentuer la pression sur le front nord où de nouvelles troupes ont été envoyées. Diplomatiquement, une action militaire israélienne renforcerait la position du Hezbollah et attirerait de nouvelles condamnations d’Israël.
Hassan Nasrallah, dont le mouvement est affaibli, joue ses cartes aussi bien qu’il peut. Il va, à la fois, le reconstruire, remanier sa chaine de commandement et de communication, et préparer une riposte qui adviendra…un jour. Ni trop, ni trop peu pour ne pas perdre le soutien du Liban « officiel » et de son parrain iranien qui refuse d’être mêlé à un embrasement régional.
Hassan Nasrallah continue de marcher sur une ligne de crête et attend ce que va dire le conseil de sécurité de l’ONU…