Alors qu’il y a encore quelques années, un consensus s’était fait autour de la question de la femme pour lui octroyer plus de droits et ce notamment en Arabie Saoudite, qu’elle-même a amorcée, l’Egypte nous met un grand coup de massue rétrograde.
En effet, un projet de loi a été présenté début mars au parlement égyptien pour réformer la loi de 2000 inspirée par Suzanne Moubarak, alors contesté par les Islamistes.
Cette réforme vise à mettre sous tutelle la femme, mettant en péril ses droits fondamentaux.
L’Egypte est probablement le seul pays qui se distingue dans l’Histoire de l’humanité par la fascination et les appétences qu’elle a générées tout au long de son histoire sur les autres peuples. Un pays de mystère, de mythes, dont bon nombre de personnages emblématiques de notre Histoire commune ont foulé la terre.
Un pays qui a aussi, dans des temps plus modernes,été un pôle culturel précurseur dans un changement des mœurs musulmanes. Qui n’a pas vu ses parents regarder batifoler Samia Gamal et Farid El Atrach tout en nous contant bon nombres d’anecdotes sur les acteurs de l’industrie cinématographique égyptienne ?
Baisers passionnés, danse du ventre, nudité, alcool : les tabous de nos sociétés n’en étaient pas…du moins au cinéma.
Aujourd’hui la réalité est tout autre …
Gangrénée par l’extrémisme religieux, l’Egypte a fait le choix (vraiment ?) de l’autoritarisme militaire de Al-Sassi.
Comme tout bon dictateur qu’il se doit, « héritier » des pharaons comme il se rêve, le militaire suit les conseils de ses prédécesseurs et fait le choix du « pain et des jeux » ou plus exactement : des pharaons et de la religion.
Un défilé de momies pour les nationalistes les plus chevronnés et une mise sous tutelle de la femme pour les « Frères », puissance idéologique beaucoup trop ancrée dans le pays pour être dégagés par une simple opération militaire ou en envoyant les dirigeants à la potence. Efficacité militaire pour le dictateur.Mais trompeuse.
Dans un monde où bien des « isme », suffixe marquant le caractère extrême, il est important de rappeler et de marteler l’importance du Feminisme dans un monde patriarcal où les droits de la femme n’ont rien d’acquis et peuvent être abrogés au gré d’humeurs électoralistes, mettant à genoux la moitié de la société.
Il est nécessaire de rappeler que la première inégalité dans l’Histoire et dans le monde est l’inégalité homme-femme et que de celle-ci, découle toutes les autres.
Il est nécessaire de rappeler que la première main d’œuvre bon marché est la femme.
Il est nécessaire de rappeler que les premiers taux d’analphabétisme sont chez la femme.
Il est nécessaire de rappeler que la majorité des violences commises dans le monde sont faites aux femmes.
Il est nécessaire de rappeler que le viol des femmes est encore dans bons nombres de pays en conflit, une arme.
Ainsi si ce monde, est véritablement en quête de liberté, de justice, d’égalité…cela ne pourra se faire que par la femme.