-Dans l’article 9 de ce projet de texte de loi on a également remarqué la création d’une aide au développement mais aussi la suppression de l’aide à l’écriture et l’aide à la réécriture de scénario dont on peut déduire qu’il y a confusion entre la phase de l’écriture et la phase de développement qui sont deux phases différentes dans le processus de la fabrication de l’œuvre cinématographique. L’aide à l’écriture, est un acquis pour les cinéastes tunisiens vu son importance, il l’a fallu la préserver dans ce nouveau texte. C’est une aide à la création qui permet aux auteurs de se consacrer à l’écriture de leurs scénarios, elle est essentielle surtout pour les jeunes auteurs réalisateurs qui débutent avec l’écriture de leur premier long-métrage de fiction. Je crois qu’il faut aussi attribuer des bourses d’aide à l’écriture d’un montant de 15 000 dinars ou de 20 000 dinars, aux jeunes auteurs porteurs de projets sans les obliger de présenter un dossier de demande via l’intermédiaire d’une structure de production. Je salue l’initiative de la création de l’aide au développement que moi-même j’ai réclamé depuis des années en tant que jeune producteur indépendant. Cette aide au développement pourrait contribuer au renouvellement de la génération de producteurs en offrant la possibilité aux jeunes producteurs débutants de mieux accomplir leur travail d’accompagnement et de développement de projets de premières œuvres. L’obtention d’une aide au développement permettra aux jeunes producteurs d’avoir l’opportunité de participer aux forums de coproduction, aux programmes de networking (réseau de producteurs et distributeurs et vendeurs internationaux), atelier de formation et de développement, de payer les frais de traduction des différents versions de scénarios …).
– L’article 13 du nouveau texte a prévu un changement intéressant dans la composition de la commission mais n’a défini aucun critère quant à la nomination des membres de la commission, il convient d’insister sur des critères essentiels en rapport avec la compétence et l’expérience des membres qui vont siéger dans cette commission. Par exemple concernant les producteurs et les réalisateurs qui pourront être nommés… ils devront avoir au moins produit ou réalisé un long-métrage de fiction. Il est essentiel de nommer des membres qui ont un minimum d’expertise pour savoir lire et évaluer le scénario d’un long métrage. – En ce qui concerne le fonctionnement de la commission et les critères d’évaluation des projets présentés dans l’article 21 ; il est primordial d’élaborer dès maintenant un règlement interne ou une charte qui établit la méthode d’évaluation des projets ce qui permettra à la commission d’accomplir sa mission dans le respect total des règles de transparence, de la bonne gouvernance et de la prévention des conflits d’intérêts. Je crois qu’il est temps d’évoluer la méthode de travail de la commission en essayant de séparer l’évaluation artistique d’un projet de long métrage et l’évaluation de l’aspect financier de la production. Je crois que l’évaluation des projets de longs métrages doit se faire sur deux étapes par deux commissions différentes : une commission de lecture qui se focalise sur l’évaluation des aspects artistiques et esthétiques des projets présentés et cette commission de lecture doit être composée de deux collèges, un premier collège dédié à évaluer les premières œuvres et un deuxième collège pour évaluer les scénarios présentés par des réalisateurs confirmés. Une deuxième commission prendra en charge le chiffrage des subventions à allouer sur la base des travaux des deux collèges de la commission de lecture et aussi sur la base du dossier financier du projet (devis, plans de financements, accord de coproduction..) ce qui va permettre de mieux évaluer les aspects financier et faisabilité des projets sélectionnés afin de pouvoir mieux déterminer le