Tous les jours ou presque, on annonce que des négociations sont toujours en cours ou avancent, qu’on approche d’un accord puis l’une des parties refuse des exigences, toujours qualifiées de nouvelles, ajoutées par l’autre… Au milieu de ce jeu trouble qui dure depuis trop longtemps une seule réalité, malheureusement incontestable : des Gazaouis meurent tous les jours. Ceux qui survivent voient les chars israéliens avancer, les bombes tomber, y compris dans les « zones de sécurité » au mépris du droit de la guerre.
Le monde s’indigne, l’Etat hébreu rejette toutes les accusations pourtant bien documentées. Non , il ne torture pas les prisonniers, non il ne mène pas une « guerre de vengeance » au-delà de la riposte légitime au 7 octobre. Le terrain dit autre chose : la famine gagne, les ONG dénoncent la « détérioration » de l’accès humanitaire, la Croix Rouge internationale lance un cri d’alarme car les centres de soins sont « au point de rupture ». Au prochain « massacre », « médecins et infirmières devront « faire des choix extrêmement difficiles »…
Et ce n’est pas tout : les Gazaouis, qui ne savent plus où aller pour se mettre à l’abri, sont en butte à des bandes organisées qui attaquent les convois, pillent, pratiquent le marché noir. Un paquet de cigarettes vaut des centaines d’euros, jusqu’à 1000 !
A Tel Aviv, aux familles d’otages qui réclament un accord, Benjamin Netanyahou ne promet qu’une chose : augmenter la pression sur le Hamas.
Les combattants islamistes ne valent pas mieux. L’apaisement, ce n’est qu’un mot pour eux. Tant pis pour les morts gazaouis, le mouvement islamiste veut dominer, « régner sur tous les Palestiniens . » Au média saoudien Al Arabiya, un responsable de l’Autorité palestinienne, Munir Al Jaghoubi, vient de pointer sa responsabilité : « le Hamas se cache en fait entre les habitants pour se protéger et se sauver ». Mahmoud Abbas se place sur la même ligne en affirmant, dans un communiqué, que le groupe islamiste est « responsable de la poursuite de la guerre génocidaire israélienne ».
Pour éviter une crise ouverte, voire plus en Cisjordanie, Al Jaghouby s’est rétracté et Abbas a rappelé la responsabilité américaine, mais le Hamas enfonce son clou dominateur : Abbas est « un partenaire de l’ennemi sioniste et de ses crimes non seulement à Gaza, mais aussi dans toute la terre palestinienne ».
Peut-on vraiment parler de négociations ? Les Gazaouis ne seraient que des pions ?