11 à 12 000 arrivées de migrants en quelques jours à Lampedusa, , voilà un débarquement qualifié d’ « insoutenable » par Giorgia Meloni et qui inquiète une Union européenne divisée. Car c’est l’illustration de l’échec de l’Italienne bien loin de ses promesses de campagne et aussi du manque d’ unité des 27 qui n’arrivent pas à s’accorder sur des actions communes. Le Pacte sur la migration et l’asile, en discussion depuis septembre 2020 n’est toujours pas adopté. La Commission de Bruxelles espère qu’il le sera avant les élections de juin 2024.
Ce dimanche après-midi dans la petite île située à 128 kilomètres du cap Ras Kaboudia, Giorgia Meloni et Ursula von der Leyen ont appelé, une fois de plus, à davantage de solidarité européenne, à la répartition des migrants, à un meilleur accueil des « légaux », à plus de reconduites aux frontières.
La dirigeante italienne a insisté sur le fait que « c ‘est l’avenir que l’Europe veut se donner qui se joue ici car l’avenir de l’Europe dépend de sa capacité à affronter les grands défis ». L’immigration en constitue un de taille. De très grande taille. En effet, en 2050, l’Afrique comptera 2,5 milliards d’habitants contre 1,3 aujourd’hui. La moitié aura moins de 25 ans. En 2050 également, il y aurait en Afrique subsaharienne 86 millions de migrants climatiques internes, 19 millions en Afrique du Nord. Il existera certainement alors un statut de migrant climatique. Combien d’entre eux tenteront de venir en Europe ?
Les 27 ne peuvent plus se contenter de mots. Ceux prononcés ce dimanche sont peut-être beaux, mais ils datent, n’apportent rien de nouveau. Toujours les mêmes réponses avec la promesse qu’on fera mieux.
Si les Européens doivent s’entendre entre eux, ce qui n’est pas évident avec la montée des populismes, de l’extrême droite qui, sans le dire ouvertement, rejette finalement l’UE au profit d’ententes entre Etats souverains, ils doivent également coopérer avec les pays émetteurs dont les politiques poussent leurs habitants à vouloir trouver une meilleure vie ailleurs. Pas forcément évident. Pour éviter des « attaques » contre Ceuta et Melilla, l’Espagne a dû reconnaître la marocanité du Sahara occidental. Pour éviter les départs de Sfax, les Européens, prompts à critiquer le pouvoir de plus en plus absolu du président tunisien, devront-ils faire des concessions ? En Turquie, Erdogan pratique un chantage payant aux migrants…