Ryad est « the place to be » pour parler de l’Ukraine et, accessoirement, de Gaza. Etonnant ? Pas vraiment car l’Arabie saoudite et Mohammed Ben Salmane revendiquent un rôle d’intermédiaire, de médiateur dans les conflits mondiaux. En août 2023, une conférence sur la paix en Ukraine avait réuni une quarantaine de pays sans apporter de progrès. Et MBS entretient de bonnes relations avec Moscou et Washington. En 2017, le président Trump avait effectué son premier voyage, non pas en Grande Bretagne comme le voulait la tradition, mais en Arabie Saoudite qui venait d’ acheter américain pour 450 milliards de dollars. Pareil au début de ce nouveau mandat. Ce qui explique également ce choix de l’Arabie Saoudite…
Le secrétaire d’Etat Marco Rubio est donc à Ryad accompagné du conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz. Ce mardi, il rencontre son homologue russe Sergueï Lavrov. L’Américain entend déterminer si Poutine est sérieux dans sa volonté de faire la paix. Le Russe veut écouter et répondre. Il refuse toute participation européenne à des négociations alors que Rubio a indiqué que si les discussions progressaient bien, non seulement l’Ukraine mais aussi l’Union européenne participeraient aux «véritables négociations» sur «la question de la fin de la guerre». C’est-à-dire des garanties à apporter. Cela se ferait vraisemblablement après un sommet conclusif Trump-Poutine qui pourrait se tenir rapidement toujours en Arabie Saoudite
Une interrogation : Volodymyr Zelensky, actuellement dans les Emirats, sera-t-il à Ryad ce mardi ?
Rubio et Lavrov connaîtront les résultats de la rencontre, cet après-midi à Paris, entre Européens. Ils discutaient des conditions d’une paix durable en Ukraine, des garanties à apporter et de la sécurité collective de l’Europe.
Etaient présents à cette réunion informelle autour d’ Emmanuel Macron, les chefs de gouvernement de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’Italie, de la Pologne, de l’Espagne, des Pays-Bas et du Danemark, ainsi que le président du Conseil européen, la présidente de la Commission européenne et le secrétaire général de l’Otan. Si le Royaume Uni et la Suède avaient fait part avant la réunion de leur accord pour envoyer des troupes, la Pologne avait dit non et l’Allemagne déclaré qu’il était trop tôt pour en discuter.
Absente, la Hongrie dénonçait « des dirigeants européens frustrés, pro-guerre et anti-Trump » qui « se réunissent pour empêcher un accord de paix en Ukraine ».
Pas d’union en vue. Ne serait-il pas temps de songer à une Europe « à géométrie variable », aux « coopérations renforcées », permises dès le Traité d’Amsterdam en 1997 et élargies par celui de Lisbonne en 2007 ?
Marco Rubio évoquera aussi avec MBS la situation à Gaza et l’avenir de la région. Malgré tout, malgré l’alignement des Etats-Unis sur Netanyahou, le rapprochement Arabie Saoudite-Israël reste d’actualité. Le pétrole, les affaires et l’Iran…