« N’importe quelle étincelle, n’importe quel incident imprévu, n’importe quelle provocation planifiée peut mener à des conséquences irréparables » a réagi le porte-parole du Kremlin en réponse aux nouvelles déclarations alarmistes des Occidentaux. Un jeu quotidien de ping-pong entre l’Ouest et l’Est. Si le danger n’était pas aussi réel, on pourrait se croire dans « un jour sans fin » ou « Edge of tomorrow », ces films où les héros revivent sans cesse le même jour.
Qu’est-ce qui a changé depuis que la crainte d’une invasion de l’Ukraine par la Russie inquiète les Etats-Unis, l’Otan et l’Union européenne ? Bien peu.
Washington répète inlassablement que « d’ une manière ou d’une autre » l’invasion aura lieu et Moscou répond invariablement que c’est de l’ « hystérie », qu’il n’y a aucune volonté d’envahir le voisin. L’Ukraine refuse la dramatisation et l’Europe, surtout la France, réitèrent la nécessité de discuter, d’arriver à une solution politique. Et le téléphone chauffe.
Ce dimanche encore, Macron a passé plus de deux heures à discuter avec Poutine et Zelinsky et appellera aussi Biden et Scholz. Pour le même résultat, aux mêmes mots : il faut intensifier les efforts diplomatiques pour arriver à cette solution politique. Mais le Kremlin maintient sa charge contre l’Ukraine qui serait le provocateur et le coupable en refusant d’appliquer les accords de Minsk.
Et les politologues, les kremlinologues et autres connaisseurs de la Russie s’entendent poser chaque jour la même question : Poutine, qu’est ce qu’il a dans la tête, a-t-il pris sa décision ? Il veut aujourd’hui comme hier que l’Ukraine n’entre jamais dans l’Otan et revenir à la situation d’il y a trente ans ou simplement tout faire pour garder le pouvoir. Il n’aurait toujours pas décidé ce qu’il allait faire. En attendant, il masse ses troupes, conduit des manœuvres…
On peut relever deux autres constantes, plus négociables, présentes depuis la montée des tensions : l’application des accords de Minsk et l’établissement d’un nouvel ordre de paix et de sécurité en Europe. L’OSCE doit tenir une réunion aujourd’hui. Là est le chemin de la désescalade. Un chemin périlleux, escarpé où le moindre faux pas peut entraîner une catastrophe. Les commentaires aussi se répètent…