Nouvelle ligne d’assemblage d’Airbus, vente de 50 hélicoptères, construction d’éoliennes en mer, accord de partenariat dans le nucléaire, désalinisation d’eau de mer, davantage d’exportations de porcs, la visite d’Emmanuel Macron a été profitable. Tout va bien entre la France et la Chine et XI Jinping a accepté une invitation à venir bientôt à Paris.
Cependant si l’on se réfère au but que le président français avait mis en avant, l’Ukraine, le voyage se solde plutôt par un échec. Il avait tenté de dissuader Vladimir Poutine d’envahir son voisin, il voulait convaincre XI de « ramener la Russie à la raison ». En vain. Il a plaidé sa cause avec des mots justes mais son homologue n’a rien cédé, se contentant de répéter de grands principes vagues pouvant aller dans le sens de Kiev aussi bien que dans celui de Moscou. Garanties de sécurité, intégrité territoriale… Oui, mais de qui ? Une petite concession quand même : un coup de téléphone à Zelensky est possible, mais seulement lorsque les conditions seront réunies.
Ne pas oublier pour interpréter l’attitude chinoise que Pékin considère que Taïwan fait partie de la Chine n’en est qu’une province dissidente qui doit revenir au bercail par la persuasion ou par la force.
La Chine de XI, et Macron n’a pu que le constater, ne suit qu’une ligne, la sienne qui doit la conduire à la première place mondiale. Cela passe par l’imposition d’un nouvel ordre mondial qui verra la fin de la domination occidentale régie par les Etats-Unis et la dédollarisation. Un monde multipolaire inclusif et non discriminatoire doit supplanter le modèle démocratique. Le développement économique sans les valeurs de liberté.
La France et l’Europe ont besoin de la Chine au plan économique et même si l’inverse est également vraie, l’empire du milieu a l’avantage et devrait le conserver. Il faut donc faire au mieux pour conserver des marges de manœuvres et se faire entendre. A Pékin, Emmanuel Macron a vu la difficulté du chemin. Un chemin sur lequel l’Union européenne ne peut marcher qu’unie.