Elle est en terrain conquis : 59,10 des voix à la présidentielle de 2022, 52, 42% pour son parti aux Européennes de juin 2024 et un député aux législatives de juillet. Durant deux jours, Marine Le Pen sera au chevet et à l’écoute des Mahorais qu’elle cajole depuis des années.
Ce n’est pas la première fois que la patronne des députés du Rassemblement national se rend dans l’île de l’Océan indien. En décembre 2021, elle avait affirmé que « la réalité est pire que la pire des descriptions » et que « la situation s’aggrave à une vitesse terrifiante ». Accueillie par ses partisans sous les cris de « Allah Akbar » -oui cela peut sembler drôle, inadéquat pour celle qui lutte contre l’invasion musulmane- elle avait « adressé un message d’espérance ».
Pour Marine Le Pen, Mayotte représente une sorte de laboratoire, de préfiguration de ce qui peut arriver en métropole. En 2008 déjà, son père Jean-Marie dénonçait « l’exemple d’un territoire victime d’une subversion migratoire ». Aujourd’hui, elle va visiter les endroits que le Premier ministre n’a pu, ou voulu, visiter et elle axera ses discours sur trois axes : éducation, santé, immigration. Elle rappellera la nécessité de lutter contre l’insécurité et réclamera, comme toujours, la suppression du droit du sol pour Mayotte, la suppression de l’aide juridictionnelle pour les étrangers et l’impossibilité d’y demander l’asile. Des mesures approuvées par les Mahorais et qu’elle voudrait, pour certaines, transposer à la métropole.
Que peut-elle réellement apporter aux Mahorais ? Rien, sinon son soutien et la promesse que tout ira mieux quand elle sera élue à la présidence. Son déplacement est symbolique, un coup politique, de la « com ». Une étape dans sa campagne présidentielle permanente.
La candidate, qui a estimé, en arrivant, que le plan « Mayotte debout » présenté par le Premier ministre n’allait « pas assez loin », assurera aux Mahorais que ses députés seront attentifs et en alerte lors de la discussion de la loi d’urgence afin qu’ils ne soient pas, une fois de plus, « trahis ». Ils feront pression car, comme elle l’a dit dans ses vœux, « les Mahorais ont droit au bonheur ».
Pour l’instant, les sinistrés ont surtout besoin de voir l’électricité revenir partout et de recevoir assez d’eau et de nourriture. Et sur ce terrain connu, acquis, certains estiment que Marine Le Pen ressemble aux autres politiques : ils nous mentent…