Les Israéliens, qui ont écouté Hassan Nasrallah avec inquiétude, redoutant qu’il entre en guerre, étaient plutôt soulagés à la fin de son long discours. Un ton martial, des mots forts et accusateurs, mais en fin de compte sa rhétorique habituelle. Prêt à tout, même pas peur, victoire assurée…
Tout en rappelant que la cause palestinienne avait été oubliée par tous, le leader charismatique du Hezbollah a salué “l’acte héroïque” du Hamas qui a provoqué un « tremblement de terre » et constitue un moment « historique » et « décisif ». Il a cependant paru prendre ses distance avec le mouvement islamique en affirmant qu’il avait agi seul sans aucune concertation avec l’Iran et l’ « axe de la résistance ». Une opération secrète « 100% palestinienne »
A-t-il reçu de Téhéran l’ordre de se taire ? Ismaël Qaani, qui a succédé à Qassem Soleimani à la tête de la Force Al-Qods des Gardiens de la révolution islamique chargée des opérations extérieures de l’Iran, était à Beyrouth avant et après le 7 octobre. Pour faire du tourisme ?
S’il a « blanchi » l’Iran, Nasrallah a chargé l’Amérique « entièrement responsable » et Israël, son « instrument » qui s’est révélé « faible » et « stupide ». Israël « se fixe des buts qu’elle ne peut pas atteindre, éliminer le Hamas » et libérer les otages . Malgré les évidences et aveux, il va jusqu’à affirmer que « tous les civils qu’on accuse le Hamas d’avoir tué, sont morts sous les balles et les missiles de l’armée israélienne qui se comportait de manière folle »
Face aux Etats-Unis, il fanfaronne : « Les menaces contre nous ne servent à rien. Vos forces navales en Méditerranée ne nous effraient pas et ne nous ont jamais effrayés ».
Peu avare de belles phrases, Hassan Nasrallah a rappelé que toutes les options restent sur la table et a même évoqué « une guerre à l’échelle mondiale. Cela pourrait arriver ».
A-t-il parlé beaucoup pour ne rien dire ? Certains le féliciteront pour avoir exalté la résistance et redonné du courage. Ne rien céder jusqu’à la victoires D’autres n’auront vu qu’un bravache aux ordres de Téhéran.
Le plus important de cette journée ne serait -il pas les mots prononcés à Tel Aviv par le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken : « La seule manière d’assurer la sécurité d’Israël est la création d’un Etat palestinien »