Hind Rajab avait six ans. Son corps a été retrouvé samedi matin. Il y a douze jours, elle avait appelé les secours parce que la voiture dans laquelle elle se trouvait venait d’être frappée par des tirs israéliens. Son oncle, sa tante et trois enfants se trouvaient aussi dans le véhicule criblé de balles. Et Benjamin Netanyahou ose affirmer qu’il mène sa guerre avec « une moralité sans équivalent ». En donnant l’ordre à son armée de préparer une offensive sur Rafah et sur des camps de réfugiés, combien de morts supplémentaires va-t-il provoquer ?
La Cour internationale de justice redoute qu’il puise y avoir génocide, les Etats-Unis, l’Europe, pratiquement le monde entier s’alarment et s’inquiètent d’un « désastre » à venir, Netanyahou n’en a cure et, comble du cynisme et de l’hypocrisie, demande à Tsahal de préparer un plan d’évacuation des civils. Il les a forcés à fuir le nord, puis le centre pour se réfugier au sud. Ils sont environ un million à avoir fui leurs maisons qui sont aujourd’hui rasées. Où aller quand les bombes ont rendu la majorité de la bande de Gaza inhabitable, quand il n’y a plus de nourriture, d’eau, de médicaments, de soins possibles ? Et le porte- parole de Tsahal répond qu’il n’y a pas de famine à Gaza, pas de limitation de l’aide humanitaire.
Nulle part où aller, le cauchemar s’aggrave. Et Israël a échoué dans ses buts de guerre et continuera d’échouer. Ses extrémistes, les Ben Gvir et Smotrich, se réjouissent : en silence, mais dans le sang , ils laissent le champ libre aux colons en Cisjordanie qui, depuis le 7 octobre, ont installé une dizaine d’avant-postes et volé des terres.
Ne serait-il pas temps que Joe Biden sévisse contre ce « Bibi » qui fait passer sa survie politique avant l’intérêt de son pays. Les deux craignent les électeurs…