Par Abdeljelil Messaoudi
Tiens, mais pourquoi est-ce je pense au vieil Aristote, alors que j’ai la tête au foot et que la Tunisie termine sa campagne qatarie victorieuse contre la France? Éliminée mais victorieuse.
Ah, je sais pourquoi. Parce que je me suis rappelé mes cours de philosophie et notre professeur français qui déployait un effort exceptionnel pour nous faire comprendre, dans le froid glacial de la montagne keffoise, ce que c’était la plus grande habileté intellectuelle du philosophe grec: le syllogisme.
Si j’avais bien suivi et compris ma leçon, le syllogisme serait un travail de déduction qui nécessite une majeure, une mineure et une conclusion.
Application:
Majeure: la France est championne du monde. Mineure: la Tunisie a battu le champion du monde. Conclusion: la Tunisie est championne du monde.
Notre aventure à la Coupe du monde qatarienne s’arrête. Mais de la meilleure manière quand même, avec une victoire sur les champions du monde, la victoire du cœur certes, mais où l’application tactique, la discipline collective, le bon choix des joueurs, ont été présents et ont bien fonctionné. N’est-ce pas cela qui nous a fait défaut lors de notre rencontre face à l’équipe australienne, qui était sûrement à notre portée, et en tous cas nettement inférieure à celle de la France qui l’a d’ailleurs logiquement et largement battue?
Bien sûr il est triste de quitter la coupe du monde avec un tel bon bilan: une victoire exceptionnelle!-, un nul et une défaite. C’est le même résultat que celui de 1978 en Argentine, perçu jusqu’au aujourd’hui encore comme un résultat exceptionnel. Jalel Kadri, le coach national, devenu la cible de toutes les critiques après la défaite face à l’Australie, fait finalement aussi bien que son illustre aîné Abdelmajid Chetali. C’est là la preuve que l’on peut- et doit- faire mieux, construire, planifier, former et ne penser qu’à l’intérêt national en s’élevant au dessus de tous les calculs partisans.
C’est un nouveau départ pour notre équipe nationale qui quitte le Qatar la tête haute. Mais un grand débat doit s’ouvrir dans le calme et la sérénité, mais aussi dans la transparence totale pour arrêter la bonne politique à suivre pour les représentants de nos couleurs nationales.
En attendant, savourons notre éclatante victoire sur les champions du monde. Pour une fois que l’ordre naturel est respecté et que les Aigles battent les Coqs…