En Allemagne, le porte-parole du Conseil de coordination des musulmans en Allemagne, Abdessamad El Yazidi, estime que le fait que les fêtes des musulmans coïncident dans le temps avec différentes fêtes des chrétiens et des juifs « devrait nous rappeler que nous sommes tous frères en humanité et que nous devons travailler ensemble pour le bien. » A Jérusalem et en Cisjordanie occupée où les trois religions cohabitent, trop nombreux sont ceux qui préfèrent oublier que ces moments doivent être de paix pour préférer se souvenir que pessah est aussi une fête de libération et que le Ramadan est interprété par certains comme une période de djihad, forcément guerrier.
Des juifs fanatiques extrémistes nationalistes excités par quelques députés qui montent en puissance voulaient sacrifier une chèvre sur l’esplanade des mosquées et sont prêts à en découdre. Face à eux des jeunes Palestiniens, dont on peut comprendre le désespoir, pensent qu’ils n’ont rien à perdre et que la violence est la solution. Tous sont prêts à en découdre. Derrière, des groupes espèrent en profiter. Le Hamas sait qu’il n’a rien à gagner dans un nouveau conflit, mais veut augmenter son influence à Jérusalem et en Cisjordanie. D’autres mouvements palestiniens poussent à la violence, ne serait-ce que pour mettre encore plus en difficulté Mahmoud Abbas, le vieux chef discrédité de l’Autorité palestinienne qui refuse des élections qu’il perdrait.
Manque de leadership aussi du côté israélien où la coalition gouvernementale est en grande difficulté. Une défection au sein de Yamina a fait perdre sa majorité à Naftali Bennet. L’extrême droite voit dans la violence une occasion de revenir au pouvoir et Benjamin Netanyahu a le sourire. La chute du gouvernement mènerait à des élections qu’il pourrait gagner. Le chef du parti islamiste Ra’am a averti ses partenaires de coalition que les affrontements à Jérusalem constituaient une « ligne rouge » qui pourrait nuire davantage au gouvernement instable d’Israël. “La poursuite des atteintes à Al-Aqsa est une ligne rouge pour nous, y compris dans le contexte de la stabilité de la coalition », a déclaré Mansour Abbas. Pour lui, « Dans le cas d’Al-Aqsa, il n’y a pas de considérations politiques ». Et pourtant si. Ce sont des jeux, des ambitions politiques qui sont derrière ces violences. La religion, elle, n’a que peu d’importance…
Politique, justice et droits des Palestiniens à un État. Mais les légitimes revendications palestiniennes ne peuvent aboutir que par la diplomatie, la politique et non les armes. La violence, finalement, ne pénalise que les Palestiniens. Et le monde, y compris les pays « frères » regardent ailleurs ou se contentent de belles paroles. Attention, la situation peut basculer vers une nouvelle guerre.