« Toutes les semaines, des émissaires viennent lui dire qu’il faudrait qu’il fasse un geste de soutien pour Valérie… et ils ressortent en se disant que c’est mal barré! », raconte à BFMTV un sarkozyste historique. Elle ne cite que de Gaulle et Chirac, m’oublie sauf pour ressortir le Karcher nettoyeur de racailles, se plaint celui qui l’a nommé deux fois ministre durant son quinquennat. « Moi, je n’ai aucun doute, répond la candidate, je sais que Nicolas Sarkozy sera aux côtés du candidat de sa famille politique ». Mais ils sont nombreux ceux qui craignent que l’ancien président ne choisisse un parent plus éloigné, cet Emmanuel Macron avec qui il a encore déjeuné il y a une quinzaine de jours et à qui il a soufflé le nom du Premier ministre du second quinquennat : Christine Lagarde, l’actuelle patronne de la BCE. La question que Valérie Pécresse ne veut pas se poser, se pose quand même: Nicolas Sarkozy sera-t-il son Godot ? Celui de Samuel Beckett a été annoncé mais n’est jamais venu…
Ils se verront ce vendredi et nul n’ose espérer qu’elle aura son soutien en guise de dessert. Et les langues se délient pour rappeler que Sarkozy n’a jamais aimé « la pimbêche » ni son entourage. Bien sûr, il reconnaît que « c’est une grosse bosseuse, acharnée même, mais toujours scolaire. Elle a de la quille mais pas beaucoup de voilure ». Le Godot n’apprécie guère qu’elle se vante de la réforme des universités en 2008. « Faux. Elle n’en voulait pas. C’est moi qui lui l’ ai imposée ».
Dimanche, Valérie Pécresse tiendra son premier grand meeting au Zénith de Paris pour donner un nouveau souffle à sa campagne. Difficile si l’on écoute son ancien président : « on ne peut pas dire qu’elle vend du rêve. Elle n’a pas beaucoup de créativité ». Un poids lourd des Républicains, Eric Woerth, vient de la lâcher au profit d’Emmanuel Macron. Un traître, dit-on chez les LR. Peut-être mais il emploie les arguments mis en avant par Valérie Pécresse pour quitter le parti qu’elle a réintégré… Elle risque de perdre Rachida Dati qui traite son directeur de campagne, Patrick Stefanini de looser, de déserteur. Elles ne s’aiment pas du tout et depuis longtemps, ces deux-là. La crainte est grande de nouvelles défections que le camp de Macron prévoit dans les prochaines semaines.
Mauvaise passe pour la candidate qui n’apparaît pas sympathique aux yeux de nombreux français. Son attitude, ses manières, ses certitudes… Une consolation : elle a été élue ce jeudi 10 février «personnalité politique de l’année 2021» par le jury du Prix du Trombinoscope, a annoncé l’annuaire professionnel du monde politique, qui décerne cette récompense.