Ce devait être le meeting de la relance pour une Valérie Pécresse dont la campagne patine. Raté pour la candidate républicaine qui n’avait ni le ton ni la méthode pour convaincre de sa « nouvelle France » , un pays reconstruit, réinventé, protégé. Sinon, sans elle, dans dix ans, la France pourrait être « un auxiliaire des Etats-Unis, un comptoir de la Chine ». Pendant près d’une heure un quart, elle a livré un discours mal construit, très scolaire, débité sans grande expression ni tonalité entraînante. Une sorte de catalogue dans lequel elle n’a oublié personne et emprunté un peu à tout le monde. On a eu droit à du Zemmour dans la forme – la belle France et ses beaux paysages, les citations- et dans le fond. Même si elle ne croit pas à la fatalité « du grand déclassement et du grand remplacement », elle aidera les pays qui veulent poser des barbelés ou construire des murs pour lutter contre l’immigration « débordante » qui crée des zones de non droit. Elle a eu des accents de Marine Le Pen, notamment en parlant de ses parents, de ses grands parents qui ont fait que la France coule dans ses veines, de son mari Jérôme qu’elle remercie, de ses trois enfants qui font sa fierté. Raté là aussi, Marine Le Pen était meilleure. Si elle a attaqué seulement Macron, on aurait pu croire là aussi qu’elle était sur la même ligne que lui par exemple sur les nouvelles technologies, le génie français… Rien de structuré, rien de marquant, un long énoncé de bonnes intentions mais pas de vision, de ligne claire. Elle a bien fait allusion après de Gaulle et Chirac à Sarkozy, à « son audace, sa force, sa vision », mais pour se vanter de la réforme des université qu’elle a menée. Pas sûr que l’ancien président qui affirme qu’elle n’en voulait pas, apprécie…
A l’issue de son meeting, Valérie Pécresse était satisfaite de sa prestation, persuadée d’avoir convaincu les Français de sa « sincérité ». Peut-être l’est-elle même si elle s’est éloignée de la pensée de la droite républicaine. Elle a surtout confirmé son manque de charisme. « Femme indomptable » que « rien n’arrêtera », elle était quand même arrivé sur scène chaperonnée par Christian Jacob que semblait soin égal, son tuteur ? Une première pour un candidat-e qui en dirait long… Ce n’est pas avec un discours aussi convenu qu’elle laissera l’impression d’une « gagnante ». Rendez-vous aux prochains sondages.