Lors de sa réélection en 2018, les données officielles attribuaient à Vladimir Poutine un salaire annuel d’environ 180 000 dollars, un appartement à Moscou et quelques voitures. Loin du compte réel si l’on en croit les bruits qui circulent depuis des années sur la fortune du président russe. Dès 2012, Boris Nemtsov, ancien ministre d’Eltsine, assassiné en 2015, dénonçait le train de vie fastueux du maître du Kremlin et détaillait ses avoirs : 20 luxueuses résidences, 15 hélicoptères, 43 avions, des yachts, une collection de montres…
L’année suivante, Bloomberg Review estimait sa fortune entre 40 et 70 milliards. En juillet 2017, Bill Browder, homme d’affaires britannique d’origine américaine, fondateur de la Fondation Hermitage Capital Management, qui a fait fortune en Russie avant d’être expulsé, affirmait devant une commission du Sénat américain que la fortune de Poutine s’élevait à « 200 milliards de dollars ». Naguère plus gros investisseur en Russie, devenu ensuite l’ennemi de Poutine, Browder expliquait que le Russe avait passé ses premières années de pouvoirs à piller tout ce qu’il pouvait, qu’après avoir emprisonné en 2003 et dépouillé Mikhail Kodorkovsky, PDG du pétrolier Ioukos, il a obligé tous les oligarques à lui céder des parts de leurs entreprises s’ils ne voulaient pas connaître un mauvais sort. Poutine détiendrait ainsi 4,5 % du géant Gazprom…
Mythe ou réalité ? Si l’on en croit Alexei Navalny, c’est plutôt la réalité. Très actif de sa prison, l’opposant a fait diffuser une vidéo réalisée par les enquêteurs de sa Fondation contre la corruption (FKB) intitulée « le palais de Poutine », un véritable « château de Versailles », grand comme 39 fois la principauté de Monaco. Dans cette résidence de Gelendjik, dans la région de Krasnodar, sur la côte de la Mer noire, on trouve un héliport, une patinoire pour le hockey, une église, un amphithéâtre, une serre et une maison de thé d’une superficie de 2500 mètres carrés, une piscine, un spa, un cinéma, un salon de musique, un bar à narguilé et des chambres d’hôtes dont la plus grande fait 260 m²… Pour descendre à la plage, on emprunte un tunnel creusé dans la montagne qui abrite également une cave à vins. Navalny détaille tout, donne le prix des canapés… Les travaux qui ne sont pas terminés auraient déjà coûté 100 milliards de roubles (1,12 milliard d’euros), financés, affirme Navalny, par un « système mafieux ». Pour le prisonnier, le système de pillage et de chantage se poursuit. Ce matin, la vidéo de près de deux heures avait été visionnée plus de 38 millions de fois.
Mystère sur sa fortune, mystère aussi sur sa vie privée et sa santé. Marié en 1983 avec Lioudmila Chkrebneva, il a eu deux filles, Maria et Katerina, âgées respectivement de 35 et 34 ans qui seraient de brillantes universitaires. Après plusieurs liaisons, il vivrait depuis de longues années avec l’ex-gymnaste et ancienne députée Alina Kabaeva, 37 ans. Elle aurait donné naissance à des jumeaux en mai 2019. Depuis, on ne l’a pas vue en public.
Côté santé, il souffrirait de troubles psycho-neurologiques, la maladie de Parkinson, et d’un cancer de l’abdomen. Il aurait été opéré en février 2020.
Bien sûr, tout ce que vous venez de lire est faux, au moins en partie. C’est ce qu’affirme le porte-parole du Kremlin…