Que va annoncer Poutine le 9 mai ? Le conflit s’est intensifié dans le Donbass et à Marioupol, mais la victoire espérée ne sera pas au rendez-vous tant la résistance ukrainienne est efficace. La guerre, dit Moscou, n’est pas concernée par cette date, mais en cet anniversaire de la victoire sur le nazisme en 1945, toujours célébré avec faste, le président russe se doit de délivrer des messages positifs, de vanter la grandeur russe. Lui seul sait, ou pas encore, ce qu’il annoncera, sans doute un gros mensonge, mais il est évident qu’il exaltera la puissance russe visible dans 28 défilés militaires à travers le pays avec présentation de 2 400 types d’armements. Et peut-être le survol de la capitale par « l’avion de l’apocalypse », un Ilyushin II-80 censé résister à une explosion nucléaire et permettre au président russe de gouverner en temps de guerre, notamment lors d’un conflit nucléaire et voler plusieurs jours sans atterrir !
Un grand défilé est même prévu à Marioupol où les forces russes tentent, en vain, de réduire la résistance dans l’aciérie Azovstal. Les bombes ne peuvent pénétrer dans les sous-sols, au nombre de sept, et les chars sont inutiles pour déloger les combattants ukrainiens. Pas de victoire russe avant lundi, mais peut- être l’évacuation des civils puis, lundi, un défilé en trompe-l’œil dans une zone où est arrivé le directeur adjoint de l’administration présidentielle russe Sergueï Kirienko chargé de la préparer. Une sorte de village Potemkine qui permettra à Poutine d’alimenter sa propagande, ses mensonges.
Indirectement et paradoxalement, le Kremlin reconnaît ses grandes difficultés quand son porte-parole affirme que l’aide apportée par l’Occident au pays de Zelensky retarde la fin « rapide » de « l’opération spéciale » qui, de toutes façons, atteindra ses objectifs. Pour aller plus vite, Vladimir Poutine pourrait déclarer la guerre à l’Ukraine, ce qui permettrait la mobilisation des réservistes et l’envoi de conscrits. Ce qui serait risqué et inefficace… « Il n’y aucune chance (que cela arrive). C’est absurde », a d’ailleurs déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Alors ? Des frappes encore plus lourdes, des mensonges encore plus gros et encore des menaces nucléaires pour masquer une impuissance. Berlin atteint par un missile Sarmat, surnommé Satan 2, en 106 secondes, Paris en 200 et Londres en 202… De quoi faire peur… si c’était vrai. Le Sarmat, en phase de test, n’est pas opérationnel et il n’y a pas de silos de missile intercontinental à Kaliningrad, cette enclave russe de la mer Baltique entre la Pologne et la Lituanie, où Moscou affirme avoir simulé des tirs de missile à capacité nucléaire. Mais pas des Satans.