Mercredi soir à Miami, lors du troisième débat de la primaire républicaine, cinq candidats se sont affrontés sévèrement en multipliant les coups bas qui n’ont pas épargné le grand absent qui caracole 45 points devant eux dans les sondages. Pendant ce temps, l’ancien président qui ambitionne d’être le prochain tenait un meeting à 20 km de là et ironisait : « il reste quoi, six ou sept candidats ? Je crois qu’ils sont à un débat ce soir, mais personne ne regarde ».Il dansait et faisait rire en imitant Joe Biden « cherchant son chemin à la fin d’un discours ».
Les sondages donnent quatre points d’avance à Donald Trump au plan national et le voient gagnant dans cinq des six swing states, les Etats clés qui « balancent » entre les deux camps et qui ont assuré la victoire de Biden en 202O. La cote du président est en baisse chez les minorités raciales, surtout les latinos.
Si l’élection se déroulait aujourd’hui, le milliardaire, qui serait moins riche qu’il ne le prétend, retrouverait la Maison Blanche. Mais, comme le répète son actuel locataire qui entend rempiler, les sondages ne votent pas. Et, en un an, les choses peuvent changer. Les jeux ne sont pas faits. Les deux rivaux pourraient bien ne pas figurer dans quelques mois sur la ligne de départ.
Joe Biden passera-t-il l’obstacle de son âge ? Il aura 81 ans le 20 novembre et 75% des Américains le trouvent trop vieux pour faire un nouveau mandat. Malgré ses bons bulletins de santé, il apparaît de temps en temps désorienté et ailleurs. Au plan économique, malgré de bons résultats sur l’emploi et la croissance, il ne convainc pas. Et l’ensemble de l’électorat le considère en échec sur l’immigration et l’inflation, deux des sujets principaux sur lesquels se jouera le vote du 5 novembre prochain.
Donald Trump peut toujours compter sur sa base électorale fidèle qui le voit toujours en sauveur. Tout pourrait cependant changer selon le déroulement des 4 procès – 91 charges différentes – qui l’attendent au printemps au moment des primaires. Mercredi soir à Miami, l’ex-gouverneur du New Jersey, Chris Christie, a affirmé que « quiconque va passer la prochaine année et demie à essayer d’éviter la prison et les tribunaux ne peut pas diriger ce parti ou ce pays ». Ron DeSantis a ajouté, reprochant au justiciable les échecs électoraux aux midterms de 2022 et à des scrutins locaux de mardi : « J’en ai assez que les républicains perdent »,
51% des électeurs le trouvent, lui aussi, trop âgé ( 77 ans) et les jeunes ne sont pas loin d’estimer qu’il a fait son temps. « Trump ne serait pas la bonne solution » dit l’un d’eux. « Tout doit tourner autour de lui et les Etats-Unis n’ont pas besoin de ça en ce moment » commente une autre. Les animateurs de « The View » le traitent de « pleurnicheur » qui se présente pour ne pas aller en prison et se venger de ses opposants. Il ne cesse de mentir et se situe dans une démocratie illibérale.
Les Républicains modérés pourraient se lasser de Trump surtout s’il est condamné. Biden, lui, compte pour l’emporter sur ses positions sur l’avortement et la réussite des « bidenomics », plus de 35 000 projets destinés à changer l’économie et améliorer la vie.
A très court terme, il espère tirer profit d’une entente, mercredi à San Francisco, avec Xi Jinping.
Trump qui serait « too big to fail », trop grand pour échouer, a quand même un successeur quasiment désigné, Donald junior. Comme papa, il fustige les voleurs démocrates : « Joe Biden et ses amis sont des communistes qui s’enrichissent ».