A Washington, des bâtiments publics sont barricadés, des commerces ont recouvert leurs vitrines de panneaux de bois dans la crainte de manifestations, de troubles. Des soldats de la Garde nationale sont mobilisés dans une vingtaine d’Etats. Des snipers sont sur les toits pour protéger les centres de dépouillement, la police patrouille aux abords des bureaux de vote survolés par des drones. Le Département de la Justice a déployé des observateurs dans 27 Etats. On redoute moins de violentes émeutes que des incidents isolés.
Ce jour de vote est un jour de tension, d’attente. Un jour, peut-être décisif pour l’avenir d’une démocratie américaine mal en point au terme de cette campagne présidentielle frénétique et polarisée qui a mis face à face deux camps qui paraissent irréconciliables.
Quand connaîtra-t-on les résultats qui, bizarrerie américaine, sont traditionnellement annoncés par l’agence de presse AP et non par un organisme officiel. Seront-ils aussi serrés qu’annoncés ? En 2020, il avait fallu quatre jours pour qu’ AP donne la victoire à Biden en Pennsylvanie et donc à la présidentielle. Toujours aussi hâbleur, Trump a affirmé lors de son dernier meeting qu’il allait « submerger » les démocrates et qu’il voulait les résultats, sa victoire dès ce mardi soir. Et il a, une fois de plus, accusé ses adversaires de tricher : « ils se battent si dur pour voler cette foutue chose ». Il a répété que Kamala Harris a un quotient intellectuel très bas et ne sait même pas ce que veut dire le mot « nucléaire ». Il a aussi promis la peine de mort pour les migrants qui tuent des citoyens américains ou des policiers.
Beaucoup d’observateurs s’attendent à ce que le républicain proclame sa victoire sur la base de quelques résultats partiels dans les Etats dirigés par des républicains, qui sont les premiers à communiquer leurs chiffres. Ce qui poussera ses « fans » à se révolter si la démocrate devait finalement l’emporter. L’attente peut durer des jours voire des semaines, le temps de tous les dangers…
Il n’y a pas que la présidentielle ce mardi : la chambre des représentants est renouvelée et 34 sièges de sénateurs sur 100 remis en jeu. Plus tous les scrutins locaux qui concernent des gouverneurs, des juges, des shérifs ou autres fonctions. Sans oublier les quelque 150 référendums dont onze sur l’accès à l’avortement.
Il y a enfin ce « détail » important pour Trump : s’il perd, c’est la prison.