« Les combats se sont étendus au Liban. D’autres pays de la région sont également touchés. Le degré de confrontation entre Israël et l’Iran a fortement augmenté. Tout cela ressemble à une réaction en chaîne et place l’ensemble du Moyen-Orient au bord d’une guerre totale », a mis en garde Vladimir Poutine dans un discours au sommet des Brics à Kazan.
A New York, devant le Conseil de sécurité, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie Geir Pedersen alerte également : « Les flammes des conflits se déchaînent dans les territoires occupés palestiniens, y compris Gaza, et au Liban. Et la chaleur se fait sentir aussi en Syrie. L’escalade a déjà un impact majeur sur la Syrie et les civils syriens. Je veux lancer un signal d’alarme clair : un débordement régional en Syrie est alarmant et pourrait devenir bien pire, avec des implications graves pour la Syrie et la sécurité et la paix internationale. »
A Paris, lors d’une conférence sur le soutien au Liban, le président Macron appelle à engager un cessez-le-feu « au plus vite » et à aider les Libanais à « retrouver le contrôle de leur destin ».
De Tel -Aviv à Londres, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken plaide pour un cessez-le-feu à Gaza. Après l’Arabie saoudite et le Qatar, il verra, ce vendredi, des responsables arabes. En Israël, Benjamin Netanyahou n’a, évidemment, pris aucun engagement. Il reste focus sur la guerre et pourrait appliquer le « plan des généraux », imaginé par « le forum des commandants et des soldats de réserve » qui consiste à vider le nord de Gaza de ses 200 à 300 000 habitants pour n’y laisser que quelque 5 000 « terroristes » qui privés de toute aide humanitaire n’auront d’autre choix que de se rendre ou mourir de faim.
Comme lors de ses dix précédents séjours, Blinken n’a rien obtenu, les bombes israéliennes tuent toujours sans relâche. Onze à zéro pour Netanyahou, serait-on tenté de dire. Mais les Américains, qui savent pertinemment que rien ne pourra être débloqué avant la présidentielle du 5 novembre, s’ils insistent sur l’urgence, travaillent sur un plus long terme.
D’ailleurs, le secrétaire d’Etat américain ne le cache pas. Parlant de l’élimination de Sinouar, il demande à Israël de saisir « l’occasion incroyable » de normaliser ses relations avec l’Arabie saoudite. « Cela reste, en dépit de ce qui arrive, une incroyable occasion dans cette région d’aller dans une direction totalement différente qui offre une voie durable pour la sécurité d’Israël et sa place dans la région », a-t-il dit. « L’Arabie saoudite serait au cœur de ceci, ce qui inclut une potentielle normalisation des relations avec Israël », a-t-il ajouté. Dessiner une nouvelle région…
Un but louable, mais quelle place sera faite aux Palestiniens, au nécessaire respect de leurs droits ? Le mois dernier, Ryad a réaffirmé que des relations diplomatiques avec Israël ne seraient pas établies avant la « création d’un Etat palestinien ». Et ne faudrait-il pas un changent total de gouvernement, de politique en Israël ?