Trop souvent, comme tous les observateurs, nous avons annoncé que les négociations étaient prometteuses, puis déploré la rupture, le rejet d’un accord par l’un ou l’autre camp. Face à ce schéma trop répétitif, le Qatar, principal médiateur a sifflé la fin d’une impossible partie qui ne reprendra que « lorsque les deux parties démontreront une volonté sincère de revenir à la table des négociations ».
Ni le Hamas ni Israël n’avaient la volonté de trouver une solution satisfaisante. Le mouvement islamiste ne voulait pas se séparer rapidement de son seul atout, les otages, l’Etat hébreu poursuivait son impossible but d’anéantir le Hamas et Netanyahou le sien propre, rester au pouvoir.
Cette décision qatarie peut être interprétée comme la reconnaissance d’un blocage total. Ou comme le début d’un moment de réflexion pour le Hamas qui, voyant sa capacité de « conclure un deal » forcément réduite, sera contraint à faire plus de concessions. C’est pour cette raison que Washington a poussé le Qatar à une pause.
Un moment d’attente aussi, celle de l’arrivée officielle de Trump à la Maison Blanche. Le 47eme président américain s’est engagé auprès de Mahmoud Abbas à œuvrer « pour mettre fin à la guerre » et en même temps, il a laissé entendre qu’il laissait les mains libres à Netanyahou pour s’assurer la victoire. Une victoire qui doit donc être acquise avant le 20 janvier ?
« Nous n’arrêterons pas » a déclaré samedi le chef d’état-major israélien Herzi Halevi, « il s’agit de ramener les otages ». Une préoccupation dont doutent précisément les familles d’otages qui chargent le Premier ministre : « Au lieu de se battre pour eux, Netanyahou se bat contre nous. A cause de lui, les otages meurent en captivité et les soldats sont tués dans une guerre qui a déjà atteint ses objectifs. Au lieu de conclure la guerre, le gouvernement promeut les implantations. Au lieu d’agir dans l’intérêt national, Netanyahou agit selon les intérêts de Ben Gvir et Smotrich » ».
Les guerres vont donc continuer dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et au Liban. Du côté de Gaza, la situation est de pire en pire. Les seuils de famine sont « peut-être franchis » indique l’ONU, ou « le seront dans un avenir proche ». Un rapport « biaisé » répond Israël , « des évaluations incorrectes et incohérentes par rapport à la situation sur le terrain ».
Des jours difficiles, très durs sont à prévoir.