C’est avec le plus grand cynisme, que l’on évaluait depuis 2011, la vie d’un Israélien valait celles de 1000 Palestiniens. Galit Shalit, soldat de Tsahal, avait été échangé, après une détention de 5 ans à Gaza, contre 1000 prisonniers arabes, dont Yahya Sinwar, cerveau présumé de l’attaque du 7 octobre.
Lors de cette guerre et durant la trêve qui a eu lieu du 24 novembre au 1er décembre, le ratio était tombé à un otage israélien contre trois prisonniers Palestiniens. Une proportion, certes favorable au peuple Palestinien, mais qui laisse songeur… La vie a non seulement un prix, mais qui répond également à une conjoncture: l’état des forces du Hamas, puisqu’ils ont abaissé leurs exigences pour la trêve, un laps de temps qui était nécessaire à la réorganisation des troupes.
Aujourd’hui, trois mois après la trêve, le bilan des morts a dépassé les 30 000 personnes tuées. Une hécatombe que le gouvernement israélien a cherché à justifier par le droit « légitime à se défendre », mais éculé par la réponse disproportionnée de Tsahal sur Gaza. « La destruction totale du Hamas »: un fantasme puisque comme il a été dit, aussi bien en Israël qu’ailleurs, on ne détruit pas une idéologie. Récupérer Yahya Sinwar, instigateur présumé du déluge d’Al-Aqsa, mort ou vif? Déjà nettement plus réaliste.
L’Homme qui valait 30 000 morts
Certaines sources le disent en cavale, avec Mohamed Deif, autre cerveau de l’attaque du 7 octobre, dans le Sinaï, ou encore à Khan Younes, réfugiés dans les tunnels… Des rumeurs, des propos rapportés, rien de concret, mais semble-t-il suffisamment pour continuer à massacrer et affamer la population Gazaoui. De quoi regretter, la mort de Ben Laden, qui apparaît par ce prisme, d’une grande « propreté »… L’efficacité américaine n’est ce pas?
Aucun homme ne vaut autant de personnes tuées, ou du moins aucun Palestinien. La seule justification à ce carnage, c’est qu’il sauve la vie ou plutôt la carrière d’un seul homme. Benjamin Netanyahu. Lui seul vaut ces 30 000 morts. Pour ses affaires avec la justice qui l’ont amené à partager le pouvoir avec l’extrême droite, qui ne cesse de grignoter tous les jours dans la violence de nouveaux territoires en Cisjordanie, pour n’avoir pas entendu les alertes sur les attaques du 7 octobre, pour avoir privilégié la vengeance à la vie des otages… A l’agonie politiquement, Netanyahu s’agite dans un dernier sursaut de vie, en faisant payer le prix de ses innombrables fautes aux Gazaouis, aux Palestiniens de Cisjordanie mais également aux populations du Sud Liban et de la Syrie, frappées quotidiennement par Tsahal.
Qui arrêtera Netanyahu dans sa course morbidement inflationniste? Pour l’instant, les grandes puissances semblent simplement suivre le cours…