Par Faiza Messaoudi
Mohamed Ali Boulâaba, un jeune cinéaste tunisien qui s’est voué à l’étude de l’image en explorant ses dimensions esthétiques et philosophiques profondes. Il a participé au Festival Gabes Cinéma Fen sous l’égide de la sublime artiste et universitaire Fatma Kilani avec une œuvre intitulée Ex-Voto, sous la section Art Vidéo. Nous avons rencontré le jeune Mohamed Ali Boulâaba après avoir découvert son travail. Il nous a parlé de son parcours et de son œuvre en répondant brièvement à ces questions.
-Qui suis-je ?
-Je suis Mohamed Ali Boulâaba. J’ai suivi des études spécifiques à la réalisation et l’écriture du scénario, ensuite, j’ai poursuivi mes études de recherche en France, en philosophie de l’art avec la spécialisation en philosophie de l’image. Je travaille sur le phénomène de l’image, ses articulations, ses implications et ses dimensions pragmatiques.
-Ex-voto ?
J’ai participé avec mon travail intitulé Ex-Voto qui est un terme latin et qui désigne le rituel à partir d’une image pour des fins magiques, de bons augures, attendant une grâce divine. J’ai choisi comme titre arabe équivalent « Hiba » parce que nous n’avons pas dans notre religion musulmane la culture de l’image. L’idée derrière le travail est de montrer comment une image pourrait être une grâce ( hiba) de Dieu. J’ai voulu travailler sur l’idée que derrière une image simple, réaliste ou futile, il y a une certaine profondeur, de la poésie , ou de la magie à découvrir parmi ses plis ou ses plissures dissimulées. Pour moi, la caméra est le meilleur moyen qui nous permet d’accéder à ces dimensions assez profondes, aux détails les plus infimes. Parfois nous ne donnons pas le temps qu’il faut pour un détail quelconque alors que tout l’effet réside en lui. Donc la caméra permet d’entrer et de cerner le plus petit signe en le mettant en valeur.
-L’art vidéo ?
-Le public ?
Par rapport à la réaction du public, c’était attendu, vu que c’est un art très conceptuel, très abstrait, surtout pour des spectateurs qui attendent être touchés affectivement et non intellectuellement ou les deux à la fois, c’est à dire l’affect et l’intellect. Je sais que le choix que j’ai fait n’est pas facilement accessible, ce n’est pas le discours direct.
-Festival Gabes Cinéma Fen
Ce festival permet de créer un espace pour répandre cette nouvelle culture, ces nouveaux genres artistiques, il motive les jeunes artistes à continuer à réaliser leurs ambitions sans tomber dans les moules prédéfinis. Le fait que c’est une rencontre qui se déroule loin de la capitale, ceci suscite la curiosité d’être présent surtout cette ville du sud Gabes qui est une région assez particulière et assez riche de ressources naturelles. Malheureusement elle est négligée et menacée de dangers de la pollution à cause du groupe chimique. Le festival, à part son potentiel à démocratiser l’art et à dynamiser la région, il permet aussi d’attirer l’attention vers cette région et d’encourager le tourisme.