Suite au fiasco de Mediapro qui a privé les clubs de droits télé élevés et de la crise du covid qui a vidé les stades, les recettes du football français ont baissé de 29% depuis mars 2020, mais les salaires ont augmenté. Le quotidien L’Equipe qui fait chaque année le point estime que la masse salariale globale de la L1 est passée de 1,38 milliard d’euros en 2018-2019 à 1,73 milliard cette saison. A lui seul, le PSG en représente 37%.
Les différences de salaire sont énormes, de l’ordre des plusieurs centaines de fois entre le mieux payé, Neymar, qui gagne, en brut, 4 083 000 par mois et un joueur de Clermont où la moyenne des salaires est de 20 000 euros mensuels. L’écart peut être plus élevé que ces deux cents fois car un jeune défenseur qui vient de signer son premier contrat pro et qui marque « Ney » ne touche que 6 à 8000 euros plus des primes en fonction des matchs joués.
Derrière le Brésilien, on trouve l’Argentin Lionel Messi qui a fait un effort en passant de Barcelone à Paris en acceptant « seulement » 3,375 millions brut par mois. Derrière lui arrivent d’autres Parisiens, Kylian Mbappé avec 2,220 millions, Marquinhos et Verratti, 1,2, Hakimi,1,083 et Navas, 1 million. Ce sont les seuls au-dessus du million. Le premier non parisien est le Monégasque Wissam Ben Yedder qui émarge à 650 euros mensuels. L’argent ne fait pas le jeu : dimanche Monaco a écrasé un PSG sans âme 3 à 0 alors que la moyenne des salaires parisiens s’élève à 990 000 euros et celle des Monégasques, 3é club dépensier, « descend » à 185 000. Marseille est en deuxième position à 226 000. Seuls trois autres clubs paient leurs joueurs plus de 100 000 euros en moyenne : Nice, Lyon et Rennes.
Quelques joueurs peuvent faire des sacrifices pour jouer. Ainsi Joris Gnagnon, 25 ans, parti des rennes au FC Séville et gagnant 300 000 euros est revenu à Saint Etienne pour dix fois et, comme il est en totale méforme, vient d’accepter 5 000 euros mensuels…
Côté entraîneurs, le Paris Saint Germain est largement devant avec un Pochettino à 1,1 million d’euros mensuels. Il est suivi par les coaches marseillais Sampaoli, et niçois Galtier,330 000, lyonnais Bosz, 250 000 puis le Monégasque Clément et le rennais Genesio à 120 000. Viennent ensuite le Lillois Gourvennec à 130 000 et le Nantais Kombouaré à juste 100 000. Les douze autres sont au-dessous.
« Pauvres » filles
Si l’on compare avec les salaires des joueuses de la Division , on constate qu’un gouffre les sépare. La lutte des classes titre L’Équipe. Le PSG est battu par Lyon qui domine le football féminin depuis de longues années. Dans le club de Jean-Michel Aulas la moyenne est de 12 000 euros, des 9 000 à Paris puis de 3 200 à Bordeaux, 2 700 au Paris FC et 2 600 à Montpellier et . Derrière, c’est la misère car la grande majorité des joueuses de l’élite ne gagne pas plus de 2 000 euros et pour certaines que des primes, 120 euros par match joué.
Les deux joueuses les « plus riches » sont la Parisienne Kadidiatou Diani et la Lyonnaise Wendie Renard qui touchent 37 000 euros par mois suivies par Ada Hegerberg, 35 000. Vingt joueuses sont à 15 000 euros et plus.
La FFF vient de lancer une commission du football féminin qui va se pencher sur la question des salaires. L’égalité n’est évidemment pas pour demain. Il faut savoir que quand les hommes jouent devant 30 à 60 000 spectateurs, les femmes n’en attirent parfois que quelques centaines.Le mois dernier, la Fédération américaine de football s’est engagée à payer l’équipe nationale féminine au même niveau que l’équipe masculine. Les primes seront désormais égales.