La chambre basse du Parlement suisse a grandement élargi lundi la définition très restrictive du viol en vigueur dans le pays, Amnesty International saluant « un immense succès ». Selon la loi actuelle, seule une pénétration vaginale contrainte, s’accompagnant d’un certain degré de résistance de la femme, est considérée comme un viol.
Le Conseil national (la chambre basse) a opté pour une définition plus large, requérant le consentement explicite pour des actes sexuels.
L’option « Seul oui veut dire oui » est passée de justesse avec 99 voix pour, 88 contre et trois abstentions, dans une ambiance électrique.
« Il va de soi qu’on ne prend pas de l’argent dans le porte-monnaie de son voisin sans lui demander. Il va de soi qu’on n’entre pas chez quelqu’un sans sonner. Pourquoi mon porte-monnaie et ma maison seraient mieux protégés que mon corps? », a interrogé la députée socialiste Tamara Funiciello.
« Le corps de l’autre n’est jamais un open bar. Avant d’avoir un moment de partage sexuel, il faut s’assurer du consentement de son partenaire », a abondé le Vert Raphaël Mahaim.
Beaucoup d’élus de droite ont combattu l’option « oui, c’est oui », affirmant qu’elle créerait de la confusion et serait difficile à appliquer.
Les deux chambres vont devoir trouver un compromis avant que le processus ne puisse continuer. Cela fait, le sujet sera probablement proposé au vote populaire, comme le permet le système suisse de démocratie directe.