« Nous ne nous concentrerons certainement pas sur ce que dit le président Trump » avait averti la porte-parole de Joe Biden avant que l’ancien président prenne la parole à Orlando devant un public acquis à sa cause. Et elle avait bien raison Jen Psaki, Trump a fait du Trump, a étalé sa vérité alternative pendant plus d’une heure et demie: il a gagné la présidentielle, ses politiques étaient les meilleures, jamais personne n’a fait mieux que lui, alors que Biden trahit l’Amérique, ses valeurs et les Américains, transforme le pays « en sanctuaire pour les criminels », menace nos libertés… Alors, le parti républicain, un « parti d’amour » qui défend tous les travailleurs sans distinction d’origine ou de couleur, doit rester uni et gagner en 2022 en reconquérant le Congrès et en 2024. Donald Trump, qui répète qu’il a gagné largement, que les démocrates ont fait voter des morts et des illégaux, laisse penser que ce vainqueur pourrait bien être lui: « peut-être que je déciderais de les battre une troisième fois ».
Il parle, il parle, moins à l’aise que d’habitude, un discours assez brouillon, décousu. Il démolit la politique énergétique de son successeur qui va nous rendre dépendant de la Russie et du Moyen Orient » puis, on se demande pourquoi, il affirme que Biden va tuer « le sport des femmes » car les Américaines sont en compétition avec des adversaires qui sont « biologiquement des hommes »… Et il enchaîne sur « le parti d’amour qui a réuni les Américains comme jamais auparavant ». Fake news, réalité alternative, il a laissé un pays divisé, il a divisé son parti… Sans vergogne, il affirme que Biden a levé les sanctions contre l’Iran alors que lui, réélu, aurait conclu un accord en une semaine (!), que son successeur a des relations personnelles avec la Chine, qu’il a reconstruit l’économie deux fois, la seconde après « l’horreur chinoise », qu’il a construit le mur mexicain, quelques miles seulement en réalité, qu’il a gagné la bataille du déficit commercial avec la Chine …
Il lutte, une lutte qui sera « douloureuse » pour sauver l’Amérique de la folie radicale de Biden qui va vers le socialisme et le communisme, ce qui aboutira à un autre Venezuela. Dans un autre monde Trump que ses fidèles, évidemment sans masque, interrompent debout pour l’ applaudir…
Il cite le nom des dix sept traîtres qui ont voté contre lui, il veut mettre à mal le monopole des Gafa qui entravent la liberté d’expression des conservateurs, il faut s’écarter de l’establishment républicain de Washington…
Un seul moyen de rétablir la vérité: être avec lui et aller sur Donald J Trump.com. « Nous avons besoin de votre aide ». Et il termine en lançant « je me demande qui sera président en 2024…
Pour le moment, Donald Trump reste incontournable et les républicains sont « Trump dépendants » au moins jusqu’aux élections de midterm en 2022. Après, on verra selon les résultats…
À Orlando, ses fans ont été interrogés, un sondage sans valeur scientifique, 97% approuvent son bilan, 95% veulent la poursuite de sa politique, mais seulement 55% disent qu’ils voteraient pour lui. Son premier rival, Ron de Santis, « bébé Trump » de 42 ans, gouverneur de Floride, est à 21%. Un « avertissement »selon le commentateur politique républicain Karl Rowe qui ajoute « il faut qu’il se renouvelle ». Est-ce possible? En s’enfonçant dans ses certitudes de winner absolu, Donald Trump a prouvé dimanche soir que c’était pratiquement impossible.