Depuis jeudi et jusqu’à ce dimanche, 370 millions d’Européens étaient appelés aux urnes pour élire 720 députés au parlement européen de Strasbourg. Combien avaient en tête les enjeux de cette élection, la plus importante de l’histoire de leur continent aux dires de plusieurs candidats ?
La guerre fait rage en Ukraine, la Russie de Poutine menace l’Occident et la démocratie, le carnage à Gaza perturbe et divise les Européens. La Chine cherche à imposer sa puissance… Le monde change et l’Europe, l’Union européenne ne peut rester passive, attentive. Elle est en danger, comme l’affirme le Français Macron rejoint par d’autres dirigeants dont l’Allemand Scholz. Pour exister dans une compétition mondiale, elle doit réagir et décider dans plusieurs domaines dont la défense, la sécurité, la compétitivité, l’état de droit et la politique migratoire.
Certes, ce ne sont pas les 720 eurodéputés qui impulsent les décisions, mais grâce à leur pouvoir de « codécision », ils peuvent peser, freiner ou accélérer le traitement des grandes questions, des projets proposés par la Commission européenne.
Et c’est là que ces élections revêtent une grande importance. Dans pratiquement toute l’Europe, les extrêmes droites progressent. Même si elles le nient, comme le Rassemblement national en France, leur but est de casser l’Europe actuelle, de se rapprocher de Moscou, de fermer les portes aux migrants surtout africains et musulmans. Une autre Europe et finalement une non-Europe.
Les projections indiquent que ces extrêmes droites et la droite pourraient recueillir une faible majorité, mais il est plus qu’improbable qu’elles fassent cause commune. Et les extrêmes droites sont divisées, elles siègent dans deux groupes différents, plus quelques non-inscrits, et il n’est pas aujourd’hui envisageable que les élus du RN français s’allient à ceux de Fratelli d’Italia de Georgia Meloni qui ambitionne de jouer un grand rôle, notamment dans l’élection de la nouvelle présidence de la Commission de Bruxelles.
Il semble que la majorité restera autour du parti populaire européen dominé par les Allemands avec les socialistes & démocrates plus les libéraux de Renew, dont les Français de Renaissance en nette perte de vitesse.
Dès demain, les différents groupes vont se lancer dans des tractations pour nouer des alliances, assurer des majorités qui changeront peut-être selon les textes à voter. Les extrêmes droites espèrent avoir leur mot à dire et visent à atteindre un pouvoir de blocage…
En France, dès ce dimanche soir, s’ouvre un nouveau moment politique : la course à la présidentielle de 2027 est ouverte…