« Tu te racontes des histoires, tu cherches des prétextes, tes conditions sont inacceptables » répète Emmanuel Macron à Vladimir Poutine qui, impassible, maintient sa position et affirme qu’en Ukraine tout se déroule selon ses plans. Bien sûr, la guerre n’est pas que militaire, mais aussi communication et propagande, mais l’on peut douter de cette certitude du Russe tout comme des analyses américaines décrivant un échec patent.
Si tout allait comme le prévoyait Poutine, pourquoi son porte-parole Dmitri Peskov aurait-il déclaré ce matin que « ce n’est pas le moment de se diviser, c’est le moment de s’unir. Et de s’unir autour de notre président » ? Pourquoi la Douma aurait-elle voté des peines jusqu’à quinze ans de prison pour toute personne diffusant des informations mensongères » sur l’armée ?
Si l’on en croit des témoignages qui se recoupent, des jeunes soldats russes basés en Biélorussie avant l’offensive auraient troqué du carburant contre de la nourriture ; ce qui expliquerait en partie que le long convoi de camions et de blindés soit bloqué non loin de Kiev. La logistique, l’approvisionnement ne seraient pas à la hauteur et les hommes maltraités par leur hiérarchie. A Moscou, les médias racontaient que les soldats allaient être accueillis en libérateurs par les frères ukrainiens sous le joug de nazis et de drogués. Avant de mourir, un jeune soldat a envoyé un message à sa mère pour lui dire que ce n’était pas vrai… D’autres soldats se rendraient sans combattre… Propagande, réalité ?
Si tout était conforme au plan poutinien, pourquoi deux médias historiques, Ekho Moskvy et Dojd, auraient-ils été fermés, pourquoi serait-il interdit de parler d’invasion, de dire autre chose que les communiqués officiels ? En appelant les Russes à soutenir Poutine, Dmitri Peskov a reconnu qu’il existait une opposition à cette guerre même si pour lui, les opposants « ne comprennent pas ce qui se passe ». Si tout allait si bien, pourquoi le patron de Lukoil et quelques oligarques demandent l’arrêt de la guerre en raison des sanctions qui frappent beaucoup plus fort que prévu ?
Non, tout ne se déroule pas selon les plans qu’il avait prévu, sauf dans le sud et l’est où les forces russes de Crimée vont faire leur jonction avec celles venues du Donbass. Une remarque quand même : seul Poutine connaît les plans de Poutine. Et il est déterminé…