« Une soirée formidable, une journée incroyable » s’est félicité Donald Trump au soir du Super Tuesday qui l’a vu remporter une victoire presque totale. La revanche de 2020, ce match que les Américains ne souhaitent pas semble inéluctable : le 5 novembre, les deux seniors seront face à face. A moins que…
La justice peut encore freiner le milliardaire cependant bien aidé par le Cour Suprême dont les décisions rendront sans doute impossible la tenue de procès avant l’élection. Et Trump a déjà annoncé qu’il s’auto-amnistierait dès son retour à la maison Blanche.
La justice et aussi son programme ainsi que la réalité des chiffres des primaires derrière les apparences. Les votes du 5 novembre ne seront pas un copier-coller » de ceux des primaires. Dans ces scrutins qui déterminent le nombre de délégués de chaque candidat à l’investiture, ce sont des électeurs engagés qui s’expriment. Et ceux qui ont préféré Nikki Haley ne choisiront pas forcément Trump en novembre. On estime que 20 à 30% des Républicains s’opposeraient au revanchard.
De nombreux modérés pourraient également reculer devant son programme véritablement extrémiste. Il prévoit des expulsions massives d’étrangers, de migrants, la fin du droit du sol, la relance de l’exploitation des hydrocarbures avec des allégements fiscaux pour les producteurs, la (re)sortie des accords de Paris sur le climat, le licenciement massif de fonctionnaires, la protection des enfants de « la folie du genre »…
Le plus dur reste peut-être à venir pour Donald Trump. Il en est d’ailleurs conscient et a répété « nous voulons l’unité », pas acquise aujourd’hui.
Biden, qui a lui aussi gagné, a répété que son rival est « déterminé à détruire la démocratie ». «Allons-nous continuer à aller de l’avant ou allons-nous permettre à Donald Trump de nous entraîner vers le chaos, la division, et l’obscurantisme qui ont défini son mandat?», demande-t-il à ses concitoyens.
Le président a, lui aussi, fort à faire : convaincre les électeurs que son âge n’est pas un handicap, que sa politique économique a donné des bons résultats, ce qui est vrai mais le ressenti est différent.
Un troisième homme peut perturber ce duel : Robert Kennedy junior, 70 ans, candidat indépendant et antiétatiste. Il espère représenter des libertariens, qualifiés dans une trentaine d’Etats. S’il est candidat, les sondeurs le cotent à 14%.