Une note confidentielle de l’ambassadeur d’Allemagne, qui a fuité, alertait sur « la soif de vengeance » de Donald Trump, “l’abolition de facto” d’une justice américaine indépendante. Il y dénonçait aussi la «stratégie de disruption maximale» du nouveau président américain pour «redéfinir l’ordre constitutionnel» de son pays.
Andreas Michaelis ne se trompait pas : les premières déclarations et décrets du 47-ème président américain confirment les inquiétudes et laissent penser qu’il va transformer la démocratie américaine en régime autoritaire. Le pouvoir, c’est lui et lui seul. La séparation des pouvoirs n’existe pas pour l’homme « sauvé par Dieu pour rendre à l’Amérique sa grandeur ».
Comme attendu, il a gracié plus de 1500 émeutiers condamnés pour l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 car « ce qui a été fait à ces gens est scandaleux », ils étaient des « otages qui n’ont, pour la plupart, rien fait de mal ».
Repris de justice, ce président, rappelons-le très bien élu, sera-t-il également parjure ? Après avoir prêté serment de défendre la Constitution, il a exprimé sa volonté de revenir sur le droit du sol garanti par son article 14. Et d’expulser tous les immigrés.
Trump qui se revendique « faiseur de paix » à la tête d’ «une nation à nulle autre pareille, pleine de compassion, de courage et d’exceptionnalisme », dont la « puissance mettra fin à toutes les guerres et apportera un nouvel esprit d’unité à un monde en colère, violent et totalement imprévisible » a osé l’impensable en révoquant le décret pris par Joe Biden le 1er février 2024 autorisant l’imposition de sanctions contre « les personnes nuisant à la paix, la sécurité et la stabilité en Cisjordanie ». Trump autorise les colons à chasser les Palestiniens de leurs terres, à les tuer. Absolument honteux, mais salué par les extrémistes israéliens comme Smotrich et par Netanyahou qui voit venir « les plus beaux jours » des relations entre les deux pays. Au moins six morts aujourd’hui au début de l’opération « Mur de fer » lancée à Jénine pour éradiquer le terrorisme »…
Comme si cela ne suffisait pas, Trump, en déclarant qu’il n’était «pas sûr» que la trêve à Gaza tienne -«ce n’est pas notre guerre, c’est leur guerre»-, donne implicitement carte blanche à Netanyahou pour faire ce qu’il veut.
Et il rêve de prix Nobel de la paix !