« Le plus beau mot du dictionnaire est tariff ( droits de douane). C’est mon mot préféré » confiait Donald Trump durant sa campagne présidentielle. Et il promettait d’augmenter ces droits d’au moins 10% sur tous les produits importés, peut-être 60% pour les chinois. Et aujourd’hui, il passe à l’acte.
Ses premières cibles sont le Canada et le Mexique qu’il accuse de laisser passer vers les Etats-Unis des milliers de gens avec « une criminalité et des drogues à des niveaux jamais vus auparavant ». « Je signerai », affirme-t-il, « tous les documents nécessaires pour imposer au Mexique et au Canada un droit de douane de 25 % sur TOUS les produits entrant aux États-Unis. » Même pas peur, réplique le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui rappelle que son pays est « « essentiel pour l’approvisionnement énergétique des États-Unis ». Au Mexique, la présidente, Claudia Sheinbaum, estime qu’ il n’y a « aucun motif de préoccupation ». La Chine déclare que « personne ne gagnera une guerre commerciale ». Outre ses exportations massives vers les Etats-Unis, Trump lui reproche d’être à l’origine du fentanyl, cette drogue qui tue de nombreux Américains.
L’amour du 47eme président pour ce mot tariff va plus loin : il rêve de remplacer l’impôt fédéral sur le revenu par les droits de douane. Après la déclaration d’indépendance comme à la fin des années 1800, dit-il, il y avait les tarifs douaniers, il n’y avait pas d’impôt sur le revenu. Maintenant, il y a des impôts sur le revenu et nous avons des gens qui meurent. Ils paient des impôts et n’ont pas d’argent pour les payer ».
« Tariff man » veut donc faire mieux que ses promesses de campagne de suppression d’impôts pour différentes catégories, dont les porteurs d’uniforme, les anciens combattants ou encore les gens qui font des heures supplémentaires.
En 2016, quand lors d’un débat, Hillary Clinton remarquait qu’il ne payait pratiquement pas d’impôt, il se justifiait ainsi : « ça montre que je suis malin ». Mais « à malin malin et demi » : l’augmentation des droits de douane entraîne celle des produits vendus sur le sol américain et cela pénalise les plus pauvres…