Pour Trump et Vance, le renoncement de Biden est reçu comme une bonne nouvelle : la « pire » vice-présidente de l’histoire « sera plus facile à battre. Elle est « folle », elle est « dingue », il n’y a qu’à l’entendre rire ou la voir danser… Kamala Harris n’est pas encore candidate et le Parti démocrate va définir les règles de nomination, mais elle part favorite. Les ralliements se multiplient et les dons, en panne, ces derniers temps, affluent : 47 millions de dollars en quelques heures. Elle peut donner un nouvel élan, un espoir aux démocrates qui se voyaient déjà battus
Depuis la campagne de 2020, Donald Trump s’acharne sur l’ancienne procureure qu’il qualifiait alors de « monstre », de « méchante », d’ « incompétente », d’ « antipathique ». « Ce serait une insulte à notre pays » qu’elle devienne présidente, lançait-il. Il méprise toujours autant celle qui pourrait l’affronter en novembre. Dès l’annonce du retrait de « l’escroc Joe Biden » qui « n’était pas apte et ne l’a jamais été », il a sorti des clips qui la présente comme « dangereusement à gauche », « tsarine de l’invasion », « architecte en chef de la crise migratoire », co-responsable du bilan dramatique de Biden.
Certes, Kamala Harris n’a pas marqué les Américains durant son mandat et, ces derniers jours, seulement trois sur dix estimaient qu’elle ferait une « bonne présidente ». Cependant, elle commençait à gagner en popularité, notamment en raison de sa campagne en faveur de l’avortement et les sondages montraient qu’elle n’était qu’un point derrière Trump et surtout qu’elle le battait dans plusieurs des Etats-clés, ceux qui font l’élection.
Au-delà de ses rodomontades, de ses insultes, Donald Trump n’est pas rassuré. « Il n’est pas heureux du tout » note Joe Scarborough, ancien élu conservateur, sur la chaîne MSNBC.
Quel que soit la candidate ou le candidat démocrate, une autre campagne a commencé et c’est lui, Donald Trump, le miraculé invulnérable qui est « le vieux », le « dépassé ». Il ne pourra plus attaquer sur l’âge – Kamala Harris a 59 ans- et les débats devraient se déplacer davantage sur les bilans et programmes. Ce sont les lapsus, les incohérences, les discours décousus, les outrances du Républicain qui seront observés, signalés par la presse. Un temps de vérité après celui des mensonges ? Cela serait bon pour la démocratie, mais le candidat républicain n’est pas capable de changer…