Le 23 janvier 2017, trois jours après l’installation de Donald Trump à la Maison Blanche, son porte-parole Sean Spicer donnait le ton : «Je crois que nous devons être honnêtes avec les Américains. Mais je pense que parfois nous pouvons ne pas être d’accord avec les faits. Il vaut mieux obtenir les informations du président. En fait, c’est potentiellement la seule manière d’avoir une vérité sans fard.» Trump n’a pas varié, il a été et il est l’homme des réalités alternatives et, battu en 2020 puis attaqué, il a poussé plus loin dénonçant sans cesse un complot d’Etat contre lui. Il avait battu Biden et n’en démord pas. Les affaires, Stormy Daniels, l’assaut du Capitole, les fraudes fiscales, les documents secrets emportés chez lui ? etc. ne sont, comme il l’a répété samedi qu’ « un acte d’accusation ridicule et sans fondement qui restera parmi les abus de pouvoir les plus horribles ».
Pour l’ancien président, les 37 chefs d’inculpation – mise en danger de la sécurité du pays, entrave à la justice, faux témoignage- ne sont que des inventions du camp de Biden qui se sait battu par lui l’an prochain. Et, ajoute-t-il « notre pays est en larmes à cause de ce qui se passe. C’est un nid de gens malades qui doit être nettoyé immédiatement ».
Trump est en plein délire, mais il a entraîné bon nombre de ses compatriotes dans ses réalités alternatives. 35 à 40% des électeurs républicains sont des trumpistes convaincus que les accusations galvanisent, persuadent de la réalité du complot. Pour eux, Trump gagnera et les « fous furieux » dont Biden, son fils Hunter et Hillary Clinton finiront en prison…
Plusieurs fois, face aux affaires, on s’est demandé si ce n’était pas le début de la fin pour le milliardaire. Encore une fois, c’est loin d’être certain. Trump ne cédera pas. Inculpé et même condamné, il peut mener campagne en prison. Et même diriger le pays de sa cellule et en sortir en se graciant…
Le président de Mar a Lago tient toujours le parti républicain. Les autres prétendants à l’investiture -dix actuellement- savent son emprise. Les plus sérieux, comme DeSantis et Christie parlent donc d’injustice faite à Trump pour préserver leurs chances, le président de la Chambre des représentants McCarthy voit « un jour sombre ».
Leur espoir est que Donald Trump soit jugé et condamné pendant les primaires avant la convention d’investiture républicaine qui se tiendra en juillet ou en août. Les électeurs pourraient alors se détacher de leur héros…