La Tunisie avant même son match contre le Danemark en Coupe du Monde, avait décrété un après-midi sans école. Mais était-ce un choix raisonnable?
Si la prestation de l’équipe tunisienne est à saluer, pour son endurance et ses fulgurances,porté par des supporters enthousiastes et acharnés à leur tâche. Il faut tout de même regretter cette « suspension » de cours. Oui, il faut la regretter car la Tunisie est en crise. En crise totale.
Et même un bateau qui chavire cherche toujours la lumière d’un phare. La Tunisie doit se recentrer sur les valeurs qui ont fait son Histoire, en tête desquelles valeurs, l’éducation.
Depuis l’indépendance du pays, l’éducation a toujours été au centre des préoccupations du pouvoir et il en allait de notre salut. Si l’on manquait de ressources comme le gaz ou le pétrole par rapport à nos voisins, nous avions et nous avons toujours pour nous, une part de la population qui est: éduquée, diplômée, et qui arrive à s’exporter pour ses compétences à l’étranger. Cela fait partie de notre rayonnement et fait notre particularité.
Mais aujourd’hui, l’éducation comme d’autres secteurs, est en crise. Grave et profonde. Jusqu’à la mi-novembre encore, 150 000 enfants étaient privés d’école alors que c’est un droit fondamental. Pire, les examens du premier trimestre ont été reportés et disons-le franchement ,ils sont annulés. Il en fallait du culot pour en plus décrété une demi-journée sans école, alors que chaque jour de perdu, enterre un peu plus cette année scolaire.
De plus, quelle drôle de renversement de valeurs nous transmettons à nos jeunes. Le football, est il aussi important que l’éducation, ou dans ce cas, plus important même? C’est une faute, à la fois de communication du pouvoir vis à vis de ses jeunes administrés mais aussi sur les principes et repères pour notre jeunesse.
Enfin, sans grand étonnement, c’est une énième démonstration de faiblesse du pouvoir, incapable de gérer une jeunesse trop en joie ou trop déçue. Oui, c’est un aveu de faiblesse de l’Etat qui désire sciemment éviter de maintenir l’ordre et qui craint un dérapage. Mais il est vrai, c’est une crainte fondée car Coupe du Monde ou pas, en Tunisie il n’y a pas que les supporters qui donnent de la voix…La colère aussi se fait entendre.