Des drones, des drones, encore des drones et aussi des missiles et une forte pluie d’obus : voilà en quoi se résume la guerre en Ukraine imposée par la Russie. On en parle moins car il n’y a rien de « spectaculaire » et les regards se sont tournés vers Gaza, la « barbarie » du Hamas et la riposte disproportionnée et meurtrière d’Israël.
Pas de quoi déplaire à Poutine qui, depuis des mois et malgré les évidences, ne cesse de prétendre que tout va comme prévu et que la Russie est « invincible ». Côté ukrainien, le ton n’est pas le même et les déclarations du patron de l’armée ont irrité le président. Le général Valeri Zaloujny, compétent et populaire, a déclaré que le conflit était dans l’impasse et qu’il ne fallait pas s’attendre à une percée profonde et décisive. Volodymyr Zelensky a récusé le terme d’impasse et expliqué que « tout le monde est fatigué et qu’il y a des opinions différentes ».
Au vu de ce qui se passe au sol sur les différents fronts, on ne peut que donner raison au général, les lignes ne bougent guère et les morts sont de plus en plus nombreux. Zaloujny, croyait, dit-il, que nombre élevé des morts pousserait Poutine à reculer mais, ajoute-t-il, « la vie ne compte pas autant pour les dirigeants russes que pour leurs homologues ukrainiens ».
Les pertes élevées et le maintien au combat de soldats depuis le premier jour de la guerre ont fait descendre dans la rue des milliers de manifestants, surtout des manifestantes pour réclamer du président qu’il limite le temps passé au front, d’autant que les permissions se font de plus en plus rares.
Contrairement à l’Ukraine, la Russie dispose d’un vaste vivier de mobilisables. En Ukraine, des hommes font tout pour éviter la guerre ou vont dans des camps d’entraînement afin de ne pas partir au combat en ignorant tout des armes et de l’art militaire. De plus, la destruction de l’industrie se poursuit et le chômage augmente, à plus de 20%.
Dans ces circonstances difficiles et même si les Ukrainiens affirment ne pas douter de la victoire finale, le moral n’est pas au plus haut et l’avenir dépend de la poursuite de l’aide occidentale. La Russie a relancé son industrie d’armement et reçoit des centaines de milliers d’obus nord-coréens. L’Ukraine, elle, s’inquiète de la position des républicains qui limiteraient l’aide américaine. Pas encourageant quand on se dirige vers un deuxième hiver de combat, type première guerre mondiale.