Depuis près d’un an, les experts militaires se succèdent sur les plateaux pour exposer leurs scénarios qui sont au nombre de trois et finalement peu originaux : succès russe, victoire ukrainienne ou enlisement du conflit. Selon les moments, l’un prévaut…
Aujourd’hui, et alors que la guerre semble partie pour durer, Russes comme Ukrainiens préparent des offensives pour le printemps, qu’ils aimeraient décisives. Moscou table sur une forte mobilisation qui lui assurerait une supériorité numérique qui submergerait l’ennemi. Et ses propagandistes ne cessent de comparer cette guerre à celle menée contre les nazis qui auraient été vaincus par les seuls soldats soviétiques, les héros grands-pères des combattants d’aujourd’hui qui luttent contre « l’occident sataniste ». La défaite n’est pas envisagée, envisageable.
Les Ukrainiens espèrent une supériorité technologique qui leur permettra de repousser les assauts russes. Les chars lourds, dont les premiers arriveraient au printemps, constitueront un atout non négligeable mais ils ne suffiront pas à vaincre définitivement. Et c’est bien pour cette raison que Zelensky, en remerciant, exhorte ses alliés à aller plus vite et à fournir maintenant des missiles à longue portée et des avions de combat. Sans ces armements, la victoire ne peut être espérée, estiment les militaires.
A Kiev, le conseiller Mykhaïlo Podoliak considère que l’escalade sur le sol russe est inévitable et voit déjà ses forces frapper les grandes villes russes. Réalité ou annonce des futures actions de forces spéciales ou bluff pour faire peur à la population, déstabiliser ? Jusqu’à présent les Américains et leurs alliés ont refusé que l’Ukraine frappe en Russie avec des armes occidentales. La crainte de la réaction d’un Poutine imprévisible qui les considéreraient comme des co-belligérants ? Cette qualification n’existe pas dans le droit international et les alliés répètent qu’ils ne sont pas en guerre contre la Russie, qu’ils aident seulement un pays injustement attaqué à se défendre.
Zelensky hésitera à mener des actions qui pourraient lui faire perdre le soutien américain et européen. Mais d’un autre côté, les alliés de Kiev savent que la Russie ne sera pas chassée d’Ukraine si l’aide fournie à grand frais ne permet que de temporiser sans espoir de victoire. Gagner ou ne pas perdre ?…
Ceux qui disent, comme Marine Le Pen en France, que l’envoi de blindés lourds ne fera qu’intensifier les combats et provoquer de nouvelles victimes, ont apparemment raison mais, en réalité, ils s’alignent sur Moscou et répètent les propos tenus par les ambassadeurs de Poutine en Europe. Sans aide forte, les Ukrainiens seront tués en nombre ou devront capituler.