Des dizaines de missiles ont frappé de nombreuses villes ukrainiennes visant des infrastructures énergétiques et militaires, mais surtout des cibles civiles. Objectifs atteints selon Moscou . Etaient-ce des parcs pour enfants, une université ? Etaient-ce tuer des civils car la majorité des frappes russes depuis le 24 février a visé des civils.
« Inacceptable » selon le secrétaire général de l’ONU, « horribles et aveugles » pour l’Otan et les Européens. Faute de pouvoir gagner une guerre déclenchée sans raison rationnelle au nom de sa réécriture de l’histoire, Vladimir Poutine veut terroriser toute une population sans se rendre compte qu’elle ne cèdera pas et qu’au contraire ses missiles renforcent sa détermination à résister, à gagner cette guerre insensée.
On dirait que pour le président russe, hanté par ses défaites alors qu’il prévoyait une victoire rapide qui inscrirait son nom aux côtés de ceux des héros de la grande Russie, il n’y a plus qu’une issue : détruire, tuer. Pour survivre, rester au pouvoir. Car il est de plus en plus critiqué. Et le sabotage de sa grande œuvre, le pont de Crimée qu’il avait inauguré en conduisant un camion orange en mai 2018, constituait une insulte intolérable autant qu’un marque des faiblesse aux yeux des radicaux qui le poussent à accentuer la guerre.
La riposte de ce matin est une vengeance, mais aussi une réponse que les « durs » ont apprécié. Kadyrov, le bourreau tchétchène, est « 100% satisfait » et Medvedev espère une suite encore plus forte. Pas sûr cependant que l’armée russe ait les moyens de procéder rapidement à d’autres frappes. Elle manquerait de munitions…
Les services de renseignement ukrainiens affirment que ces frappes massives avaient été ordonnées par Poutine dès le début de ce mois afin de contrecarrer ce sentiment, cette réalité que l’armée russe reculait sur tous les fronts. Décision plus ancienne ou représailles au sabotage de samedi, ces 83 missiles lancés pour provoquer la peur, tout comme cette implication de la Biélorussie, changent la nature du conflit, l’aggrave. Et font monter l’inquiétude.
Les alliés de l’Ukraine réitèrent leur soutien inconditionnel à l’Ukraine face à Poutine qui, lui, réaffirme que « personne ne doit avoir le moindre doute » sur sa détermination.
Un très mince espoir dans cet horizon assombri : le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a évoqué la possibilité du lancement des négociations entre Moscou et l’Occident, lors d’une rencontre prévue entre le Président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine à Astana au Kazakhstan.