« Les régimes autoritaires, c’est un peu comme les glaciers face au réchauffement climatique : ils ont l’air intact, puis un jour, ils s’effondrent tout d’un coup, sans que personne ne l’ait vu venir », déclare à L’Express l’écrivain Jonathan Littell. Cette hypothèse est évoquée depuis quelque temps à propos de Vladimir Poutine et, aujourd’hui, certains observateurs se demandent si Xi Jinping pourrait être mis sur la touche en Chine. Des questions se posent aussi sur l’Iran où trois jours de manifestations ont commencé ce lundi.
Ces trois pays ont déjà vécu des situations difficiles et il est vraiment trop tôt pour parler de révolution, mais la donne a changé grâce à un mot, liberté prononcé dans les rues chinoises et iraniennes, espéré dans la Fédération russe où s’exprimer mène devant les tribunaux.
En Iran, les manifestations de 2019 étaient plus importantes, mais il s’agissait de protester contre l’augmentation du prix de l’essence. En Chine, des centaines des manifestations ont lieu tous les jours contre des cadres locaux, rien qui vise le régime, le sommet. Pour la première fois, le n°1 a été nommément attaqué.
Cette fois, une cassure nette sépare les peuple de leurs dirigeants et les revendications ne pas sont matérielles : dans la rue, au péril de leur vie, les manifestants réclament le droit de parler, de vivre sans les entraves mises par le pouvoir. La liberté. En janvier, à l’occasion des Jeux Olympiques, Poutine et Xi Jinping se targuaient d’avoir le meilleur système de gouvernance du monde et proposaient à tous de les suivre pour construire une nouvelle ère, une démocratie authentique. Samedi, l’Iranien Raïssi présentait sa République islamiste comme la garante des droits et des libertés avec la constitution « la plus progressiste du monde ». Des mensonges à Téhéran, comme à Moscou et à Pékin. La seule préoccupation n’est pas le bien du peuple, le bien commun, mais de garder à tout prix le pouvoir.
Pour l’instant, on ne voit dans ces pays aucune alternative dans l’immédiat, aucune opposition crédible, mais un espoir est né, celui d’un changement possible. Les régimes autoritaires n’ont pas tenu leurs promesses et n’ont plus que la répression pour durer le plus longtemps possible.
Cela ne veut pas dire que l’Amérique et l’Occident sont exemplaires et que leur modèle est universel. Mais la liberté doit gagner partout. Et ces cris d’espoir doivent être entendus en Afrique et en Amérique latine, là où la Russie et la Chine étendent leur influence.