La bande dessinée française en deux tomes intitulée « Les voleurs de Carthage » et parue en 2014 est une aventure belle et tragique qui se déroule durant la destruction de Carthage par Scipion.
L’histoire est celle d’un duo de mercenaires composé d’un gaulois et d’un numide répondant respectivement aux noms d’Horodamus et Berkan. Ils parviennent à sauver la vie d’une belle inconnue répondant au nom de Tara. Originaire d’Utique, elle fait partie d’un gang de voleurs nommé la « famille » et dont les chefs caressent le rêve de subtiliser l’or dont regorge Carthage alors assiégée et le temple de Baal qui s’y trouve. Horodamus et Berkan acceptent de s’allier à Tara. Celle-ci réussit à se faire accepter comme vestale du temple pour avoir accès au trésor avec la complicité d’un prêtre grec, Antigone et d’un autre complice, Melqart, qui peut évacuer ses complices et l’or.
Voilà des personnages principaux qui auraient pu réellement exister et qui décident de profiter de l’attaque des Romains contre la ville pour faire main basse sur le trésor de Carthage. Le lecteur redécouvre avec effroi les prêtres carthaginois sacrifiant leurs enfants à leur dieu Baal-Moloch tandis que les Romains assoiffés de revanche prennent la ville et ne font pas de quartier. Le lecteur éprouve même toutes les peines du monde à retenir ses larmes à la vue de Carthage en proie à la destruction et au pillage. Des scènes apocalyptiques se suivent alors au fil des pages: les flammes, le sang, les amoncellements de cadavres… Une fresque impressionnante et de très haute volée signée Appollo et Tanquerelle. Une véritable tragédie antique mais en BD et servie par des dessins et des couleurs flamboyants. Rarement la troisième guerre punique aura été aussi traumatisante.