La Bavière, détentrice des droits, avait interdit toute traduction de la doctrine d’Hitler qui, tombée dans le domaine public en 2016, ne suscitait pas trop d’intérêt même si elle pouvait toujours être achetée en librairie. En 2016,une édition annotée de 2000 pages – 688 pour l’oiginal – s’était vendue à plus de 100 000 exemplaire en Allemagne. Demain, c’est une nouvelle version annotée qui sort en Pologne. Elle compte 1000 pages dont la moitié de notes et a demandé trois ans de travail au professeur Eugeniusz Krol, un historien spécialiste de l’époque nazie. L’auteur voit dans son oeuvre « un hommage aux victimes du système criminel et un avertissement pour les générations à venir ». Il n’est tiré qu’à 3000 exemplaires et vendu cher pour la Pologne, 33 euros.
Pour le grand rabbin de Pologne, Michael Schudrich, « une édition critique bien faite peut en fait aider à comprendre de manière beaucoup plus complète et plus profonde les dangers du nazisme, du mensonge, du totalitarisme ».
Adolf Hitler a commencé à rédiger Mein Kampf en prison à la fin de 1923. Le premier tome, sorti en 1925, raconte sa vie et détaille ses thèses racistes ; le second, paru en 1926, est consacré à son parti national-socialiste des travailleurs allemands. Un fiasco en librairie : 20 000 exemplaires vendus pour le premier volume, 13 000 pour le second. Ce n’est qu’à son arrivée au pouvoir que les ventes explosent : 900 000 en 1933 et au moins 10 millions en 1945.