Il n’y a pas que les incursions d’avions de chasse et de bombardiers chinois dans leur ciel qui perturbent les Taïwanais, des bateaux venus de chez le grand voisin agressif draguent chaque jour les fonds marins de l’île nationaliste pour extraire des tonnes et des tonnes d’un matériau convoité, le sable. Cela dure depuis des années et les gardes-côtes de l’île ont bien du mal à repousser les intrus qui bravent les lois et les fortes amendes. Plus de 100 000 tonnes seraient extraites chaque jour du détroit de Taïwan. Une cargaison de 3000 tonnes est achetée 75 000 euros par la Chine qui a interdit l’exploitation de ses fleuves et eaux territoriales, mais qui a un immense besoin de béton.
Sans sable, pas de béton, pas de construction, pas de fioles pour les vaccins.. Le monde entier est demandeur et une véritable guerre du sable affecte des dizaines de pays avec des mafias à l’affût du profit. Des plages disparaissent au Cambodge comme au Maroc ou en Inde…
Le programme des Nations unies pour l’environnement estime les besoins mondiaux entre 40 et 50 milliards de tonnes de sable et autres granulats par an, 30 millions pour le seul béton, même si la végétalisation est à la mode. 18 kilos par jour par Français…Les chiffres laissent rêveur: 200 tonnes pour une maison moyenne, 30 000 pour un kilomètre d’autoroute. Le tout à un prix variant de 40 à 70 euros la tonne et terriblement augmenté par le transport.
Le sable? Les déserts en sont remplis, mais il est inutilisable car trop rond et trop fin. On le trouve dans les fleuves, les fonds marins, les plages ou des mines terrestres. Il vient beaucoup de pays pauvres où les travailleurs pauvres sont exploités et périssent souvent, par exemple noyés en plongeant pour récupérer ce bien précieux. En 2014, un chercheur du PNUE affirmait que le sable est plus rare qu’on ne pense. A Taïwan, le professeur Lin Tsung-yi n’y croit pas et confie: « Nous sommes très loin de manquer de sable à l’échelle globale. La population mondiale diminuera avant que l’on en soit à court ». Les réserves seraient de 120 millions de milliards de tonnes. Le scientifique reconnaît toutefois que la surexploitation a « un impact assez grave au niveau local »: pas seulement la disparition de plages mais celle de poissons et de terres, la mort de coraux, l’érosion qui provoque des effondrements de routes et de maisons