La rencontre sans médias ni télévisions, sans les officiels irakiens qui souhaitaient y participer, est considérée comme historique. Une rencontre prévue pour un maximum de trente minutes et qui en a duré cinquante. Une rencontre de paix. La discussion a tourné autour des grands défis auxquels l’humanité est confrontée, du rôle de la foi en Dieu tout-puissant, de ses messages, et des valeurs morales élevées pour les surmonter », indique un communiqué de la marja’iyya de Nadjaf – l’institution religieuse entourant Ali Al Sistani. Le grand ayatollah a évoqué les thèmes de « l’injustice, de l’oppression, de la pauvreté, des persécutions religieuses et intellectuelles, de la suppression des libertés fondamentales et de l’absence de justice sociale, en particulier les guerres, les actes de violence, de blocus économique ». Il a mentionné spécifiquement le cas du peuple palestinien dans les territoires occupés par Israël. Il a réitéré « l’attention qu’il porte au fait que les citoyens chrétiens vivent comme tous les Irakiens en paix et en sécurité, forts de tous leurs droits constitutionnels ».
Pour sa part, « le Saint-Père a souligné l’importance de la collaboration et de l’amitié entre les communautés religieuses afin que, cultivant la réciprocité et le dialogue, on puisse construire le bien de l’Irak, de la région et de l’humanité tout entière », a affirmé le Vatican dans un communiqué.
Dans la plaine d’Abraham, à Ur, François a lancé un appel à la fraternité, à l’espérance. Il a notamment dit: « Hostilité, extrémisme, et violence ne naissent pas d’une âme religieuse : ce sont des trahisons de la religion. Et nous, croyants, nous ne pouvons pas nous taire lorsque le terrorisme abuse de la religion. Au contraire, c’est à nous de dissiper avec clarté les malentendus ». A ses côtés, se trouvaient des responsables religieux de tous horizons, chrétiens et musulmans, mais aussi de nombreuses autres minorités irakiennes, le cheikh Sattar, « pape » des Mandéens, le cheikh Farouk, l’un des chefs spirituels des yézidis, des représentants des zoroastriens, de la communauté kakaïe, et de la foi bahaïe. En revanche, il n ’y avait pas de représentants du judaïsme.
Alors que résonnaient des chants de la genèse ou de sourate du Coran, deux hélicoptères lourds survolaient la plaine.
De retour à Bagdad, le pape a participé à une messe célébrée selon le rite chaldéen, en italien, chaldéen et arabe. Dans son homélie sur le thème « l’amour est notre force », François a affirmé que «ni la fuite ni l’épée » ne sont une solution face aux épreuves. « Dieu veut accomplir des prodiges précisément à travers nos faiblesses. »