La Tunisie a connu une augmentation des cas de cancer dont le nombre de nouveaux cas en 2024 a atteint 22.690 contre 22.201 en 2023, a indiqué à l’agence TAP la cheffe du service d’épidémiologie à l’Institut Salah Azaiez par intérim, Houyem Khiari. Elle a ajouté que ces nouveaux cas se répartissent entre 11 970 cas chez les hommes et 10 720 cas chez les femmes.
Le cancer du sein arrive en tête chez les femmes en 2024, avec environ 4 400 cas, tandis que le cancer du poumon arrive en tête chez les hommes avec environ 3 000 cas, le cancer du côlon-rectum arrivant en deuxième position avec 2 300 nouveaux cas chez les hommes et 1 940 nouveaux cas chez les femmes.
Les troisième et quatrième places sont occupées par le cancer de la vessie (1447 cas) et le cancer de la prostate (1155 cas) chez les hommes, et par le cancer de l’endomètre (707 cas) et le cancer de la thyroïde (670 cas) chez les femmes.
Ces statistiques sont basées sur les dernières données du Registre national du cancer dans le nord du pays, a déclaré Khiari, précisant que le Registre national du cancer est le principal moyen de surveillance de l’évolution de cette maladie en Tunisie, où tous les cas enregistrés sont recensés avec précision. Depuis sa création en 1994, le registre constitue un outil essentiel dans la mise en place des stratégies nationales de lutte contre le cancer, a-t-elle précisé.
Elle a souligné la nécessité d’intensifier les efforts de prévention, compte tenu de l’augmentation continue du taux de cancer, à travers deux axes principaux, à savoir la prévention primaire et le diagnostic précoce.
La prévention primaire comprend le sevrage tabagique, une alimentation saine, une activité physique régulière, la réduction de la consommation d’alcool, le maintien d’un poids santé et la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) pour prévenir le cancer du col de l’utérus.
Le diagnostic précoce (prévention secondaire) comprend des examens réguliers de détection de certains cancers, comme le cancer du col de l’utérus dont les examens gynécologiques de routine et le cancer du sein par des examens cliniques réguliers, avec un suivi attentif pour les cas ayant des antécédents familiaux.
À cela s’ajoutent des examens réguliers pour détecter le cancer colorectal grâce au test immunologique des selles disponible dans les centres de santé de base, et les cancers de la peau qui nécessitent des examens précoces en cas de symptômes suspects.
Khiari a souligné l’importance de la sensibilisation aux symptômes du cancer, appelant les citoyens à consulter un médecin dès qu’ils remarquent des symptômes anormaux, soulignant qu’un diagnostic précoce augmente considérablement les chances de guérison.