Le chef du service d’urgences de l’hôpital Abderrahman Memi à l’Ariana a publié un post Facebook le 24 juin 2021 à propos de la situation sanitaire du pays. Il a décrit la vague épidémique que vit le pays comme étant « violente et forte ». Il ajouté que la cause de cette vague est le variant indien ou le virus Delta et qu’une personne infectée peut contaminer 5 à 10 personnes.
Le médecin a expliqué que le virus Delta atteint les non-vaccinés à 67% ce qui veut dire que le vaccin protège contre ce variant. Il a invité à renforcer la protection individuelle, à augmenter le nombre de lits à oxygène et à imposer un confinement sanitaire général dans les zones rouges qui connaissent plus de 400 cas positifs sur 100 mille habitants ou ayant un taux de tests positifs dépassant les 40%
Dans ce contexte épidémiologique catastrophique, Samar Samoud, professeur hospitalo-universitaire d’immunologie à l’Institut Pasteur de Tunis met en garde contre le danger de la souche indienne, tout en soulignant que la souche anglaise reste la plus répandue et la plus dominante en Tunisie comparée aux autres souches mutées, avec un pourcentage de plus de 90%.
Samar Samoud explique, dans une déclaration à l’agence TAP, que la souche indienne affecte les plus jeunes, notant que 65% de la population indienne infectée par cette souche a moins de 45 ans.
Et de préciser que « la souche Delta porte trois mutations, dont certaines lui permettent d’échapper à la réponse immunitaire, et certaines d’entre elles provoquent une propagation rapide », rappelant que cette souche s’est propagée en deux jours dans 70 pays.
Dans son analyse de la situation épidémiologique, Samar Samoud prédit que la situation devrait s’aggraver dans les prochains jours avec l’augmentation du nombre d’infections et l’émergence de la souche Delta.
Elle rappelle que la situation est déjà catastrophique notamment en se basant sur le taux élevé d’analyses positives dans un certain nombre de gouvernorats.
Le taux quotidien de positivité des tests a, en effet, atteint le 22 juin, 36,12% et la plupart des gouvernorats ont dépassé la moyenne nationale quotidienne.