Alors que les rapatriements d’Occidentaux et d’Afghans qui ont travaillé avec eux ont commencé et que des réunions se tiennent pour déterminer ce qu’il faudrait faire pour résister aux talibans – l’UE doit parler aux talibans car « ils ont gagné la guerre » a dit Josep Borrell- , ces derniers multiplient les messages pour tenter se faire accepter de la communauté internationale. Un changement de positionnement apparent qui ne doit pas faire oublier que leurs mots ne correspondent pas à leur comportement sur le terrain. Ce mardi, ils ont annoncé une amnistie générale pour tous les fonctionnaires d’État, les appelant à retourner au travail, deux jours après avoir pris le pouvoir en Afghanistan grâce à une offensive éclair. Lors d’une conférence de presse, ils ont affirmé qu’ils étaient attachés aux droits de la femme, notamment celui de travailler, mais dans le respect de leurs règles islamiques. Ce qui est loin de signifier liberté…La vie reprenait lentement ses droits, aujourd’hui, à Kaboul, même si les habitants, apeurés, restaient sur leurs gardes. Les magasins avaient rouvert, le trafic automobile avait repris et les gens sortaient de nouveau dans les rues, où des policiers faisaient la circulation, les Taliban eux tenant des postes de contrôle. Peu de femmes osaient toutefois se risquer dehors. Les hommes ont troqué leurs vêtements occidentaux pour le shalwar kameez – l’ample habit traditionnel afghan – et la télévision d’État diffuse désormais essentiellement des programmes islamiques. Les talibans qui avaient promis que les habitants pourraient s’en aller bloquent l’accès à l’aéroport.
Loin des positions occidentales, la Chine souhaite entretenir des « relations amicales » avec le nouveau pouvoir. La Russie et la Turquie saluent ses messages « positifs », le Pakistan qui a fabriqué et soutenu les talibans ne peut que l’ approuver, même en silence. Le Hamas les félicite et estime que leur victoire montre que “la résistance des peuples, en tête desquels le peuple palestinien en lutte, est destinée à la victoire”.
L’ancien vice-président, Amrullah Saleh, réfugié dans la vallée du Panshir, a promis qu’il ne se soumettait en aucun cas à eux, allant même jusqu’à se déclarer ce mardi président légitime.