Le député indépendant Yadh Elloumi a exprimé, dans un post Facebook daté de la soirée du dimanche à lundi 6 septembre 2021, ses inquiétudes pour le pays, qui poursuit un débat politique stérile alors qu’il est menacé de faillite.
M. Elloumi a ainsi rappelé que le budget de l’Etat adopté par le parlement fin 2020 était de 52 milliards de dinars et qu’il a été bâti sur des hypothèses erronées, notamment un prix du baril de 45 dollars (alors qu’il est actuellement de 70 dollars) et une croissance de 4% (alors qu’elle presque nulle). Et d’affirmer que selon les dernières mises à jour du ministère des Finances en juin 2021, le déficit attendu est de l’ordre de 9,7%, soit environ 11,5 milliards de dinars sur la base d’un prix de baril de 67 dollars alors qu’il est actuellement de 70 dollars, ce qui équivaut à une rallonge de quatre milliards de dinars supplémentaires.
En parallèle, les dettes sont de 22,7 milliards de dinars, alors que les ressources disponibles ne sont que de 7,2 milliards de dinars. Concrètement, on aura besoin de mobiliser 15,5 milliards de dinars d’ici fin 2021, dont 8,2 milliards de dinars de dettes extérieures (à payer en devises).
L’élu s’est interrogé comment fera l’Etat pour mobiliser ces montants sans institutions légitimes et comment pourrait-on réaliser de la croissance alors que les investissements sont en baisse et l’économie est à l’arrêt.
Il a révélé qu’ « à ce déséquilibre structurel des finances publiques s’ajoute un déficit sans précédent des établissements publics, notamment l’Office des céréales, dont la dette auprès de la Banque nationale agricole s’élève à 2,9 milliards de dinars dont 865 millions de dinars de chèques impayés de la Trésorerie générale tunisienne ».
Et indiquer que d’autres entreprises publiques sont dans cette même situation chaotique, notamment la Pharmacie centrale (qui n’a pas payé ses fournisseurs), la Stir, la SNDP, la STEG, … .
Yadh Elloumi a estimé également que la poursuite de la crise politique va déboucher sur une nouvelle dégradation de la note souveraine du pays à C, qui signifie « actif compromis » ou plus simple la « faillite ». Il a aussi précisé que l’arrêt de la production augmente le chômage et les prix.
« En attendant, le débat byzantin continue sur la légitimité, la légalité, la feuille de route, etc.
Aujourd’hui, les autorités en place portent l’entière responsabilité d’avoir accaparé toutes les autorités sans aucun contrôle… Le minimum est la formation d’un gouvernement pour qu’il puisse gérer la crise financière publique.
On se réveillera un jour pour découvrir une pénurie des produits de bases : carburant, médicaments et nourriture, parce que le ciel ne fait pas tomber d’or ou d’argent ! », a martelé le député.