MAROC-EUROPE – « Je crois que j’ai été le premier à dire clairement qu’il s’agissait d’une attaque contre la frontière extérieure de l’Union européenne », a rappelé Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne il y a quelques jours lors d’une conférence de presse avec des journalistes espagnols à Strasbourg. Pour le vice-président de la Commission européenne, « la forte réaction de l’UE a contribué à calmer les ardeurs du Maroc » et à mettre fin rapidement à la crise migratoire de Ceuta, rapporte ABC. « Ce que nous avons vu, c’est une attaque contre la frontière extérieure de l’Union européenne. Une attaque organisée, préméditée et hybride », a ajouté Schinas. « Le Maroc, comme tous nos voisins, doit se rendre compte que personne ne peut faire chanter l’Europe, que la migration fait partie des relations diplomatiques. Mieux, Rabat est l’un des grands bénéficiaires de l’aide européenne », a en outre souligné Schinas. Début juin, la Chambre européenne a tenu le Maroc responsable de la crise de Ceuta et condamné Rabat pour avoir instrumentalisé des migrants, des mineurs pour la plupart, « à des fins politiques ».
LIBAN – « Un exode des cerveaux a lieu à une vitesse alarmante » au Liban, ont regretté le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, ainsi que le directeur régional de l’organisation en Méditerranée orientale, Ahmed Al-Mandhari, dans un communiqué conjoint. « Près de 40% de médecins qualifiés et près de 30% du personnel infirmier ont déjà quitté le pays de manière permanente ou temporaire », ont-ils ajouté. Ces professionnels de santé ont principalement quitté le pays ces derniers mois en raison de la détérioration de leurs conditions de vie et de travail. Les responsables de l’OMS, qui terminaient dimanche une visite à Beyrouth, ont par ailleurs regretté que « la plupart des hôpitaux opèrent à seulement 50% de leur capacité » en raison des pénuries de carburant qui frappent le pays depuis des mois. Ils ont aussi déploré les pénuries de médicaments qui « menacent la vie des patients ».
Cet après-midi, tous les partis, à l’exception des Forces libanaises de Samir Geagea, devaient voter la confiance au gouvernement de Najib Mitaki. Outre le Premier ministre sunnite Mikati et le vice-Premier ministre chrétien grec orthodoxe Saadeh al Shami, l’équipe gouvernementale comprend 11 ministres chrétiens, 9 ministres musulmans et deux ministres druzes. Une seule femme, Najla Riachi, catholique de rite latin, fait partie du gouvernement.
SYRIE-JORDANIE – Le ministre syrien de la Défense a rencontré dimanche le chef de l’armée jordanienne à Amman, après la reprise du contrôle par Damas de plusieurs zones en Syrie tenues par les rebelles près de la frontière avec le royaume hachémite, ont rapporté les médias officiels. Selon le site d’information Hala Akhbar, lié à l’armée jordanienne, la rencontre entre le général Yousef Huneiti et le général syrien Ali Ayoub avait pour objectif d’« accroître la coordination sécuritaire dans les intérêts des deux pays frères ». La visite du général Ayoub a eu lieu près de deux semaines après l’entrée des forces syriennes dans le quartier rebelle de la ville de Deraa, dans le sud du pays, dans le cadre d’une trêve négociée par la Russie pour mettre fin à des semaines de combats. De son côté, la télévision d’État syrienne a rapporté que la visite avait été effectuée à l’invitation du commandant de l’armée jordanienne, ajoutant que le général Ayoub était accompagné d’officiers supérieurs de l’armée. Selon la chaîne, les pourparlers se sont concentrés sur « la lutte contre le terrorisme et le contrôle des frontières ».
NIGERIA – « Les bandits ont libéré hier 10 étudiants qui ont retrouvé leurs familles », a annoncé Joseph Hayab, le responsable d’une association de parents d’élèves kidnappés. Selon l’association, cent des cent vingt et uns étudiants kidnappés ont désormais été libérés ou ont échappé à leurs ravisseurs. « Nous avons encore 21 étudiants entre les mains de leurs ravisseurs et nous espérons obtenir leur libération rapidement », a ajouté Joseph Hayab. Selon lui, les négociations avec les ravisseurs sont « frustrantes et angoissantes » car ils libèrent leurs otages au compte-gouttes et les parents « sont obligés de payer des sommes importantes à chaque fois qu’un lot est libéré ».
Les étudiants avaient été enlevés le 5 juillet dans le lycée Bethel Baptist de Kaduna, par des dizaines d’assaillants armés qui avaient attaqué l’établissement de nuit, alors qu’ils dormaient dans leurs dortoirs.
La police nigériane a annoncé ce lundi la mort d’un inspecteur de police dans une embuscade tendue par des hommes armés dans le Sud-Est du Nigeria, où les attaques ciblées contre la police ont fait plusieurs dizaines de morts depuis le début de l’année. Les autorités accusent le mouvement indépendantiste biafrais Ipob (Peuples indigènes du Biafra) qui dément.
CANARIES – Le volcan Cumbre Vieja, entré en éruption sur l’île espagnole de La Palma dans l’archipel touristique des Canaries, continuait ce lundi à la mi-journée de cracher des coulées de lave qui ont détruit une centaine de maisons et poursuivaient leur descente vers la côte. Cinq mille personnes au total ont dû quitter leur domicile depuis le début de l’éruption dimanche après-midi. Le gouvernement régional des Canaries a précisé sur Twitter ne pas prévoir à ce stade de nouvelles évacuations, les coulées de lave se dirigeant « vers la mer« . Interrogé sur la télévision publique (TVE), le président de l’autorité locale de l’île de La Palma, Mariano Hernández Zapata, a évoqué un paysage de désolation, laissé par des « langues de lave » hautes « d’environ six mètres » et « qui engloutissent tout ce qui se trouve sur leur passage« . Selon l’Institut volcanologique des Canaries, ces coulées – qui ont fait suite à des jets de lave de plusieurs dizaines de mètres de haut – avancent à une vitesse moyenne de 700 mètres par heure à près de 1.000°C.
AFRIQUE DU SUD – Soixante-trois manchots africains, une espèce classée en danger, retrouvés morts sur une plage près du Cap, ont été tués par des piqûres d’abeilles, révèle la Fondation d’Afrique australe pour la conservation des oiseaux côtiers (Sanccob). « Les oiseaux ont été piqués à mort par des abeilles », a déclaré à l’AFP David Roberts, vétérinaire au sein de la fondation. Les manchots avaient été retrouvés, vendredi 17 septembre, sur la plage de Simon’s Town, à une quarantaine de kilomètres du Cap. Des piqûres ont été détectées notamment autour de leurs yeux et des abeilles mortes ont été retrouvées sur la plage, a précisé le spécialiste. L’Afrique du Sud abrite la plus importante colonie de manchots au monde. Les manchots africains sont menacés d’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Quelque 13 000 couples seulement étaient recensés dans le monde en 2019, principalement en Afrique du Sud et en Namibie voisine.
SAHEL – Après une visite ce dimanche 19 septembre, la ministre française des Armées, Florence Parly, était au Mali afin de dissuader la junte militaire au pouvoir de conclure un accord de sécurité avec des mercenaires russes et de faire pression pour l’organisation d’élections démocratiques en février prochain. Le bloc régional de l’Afrique de l’Ouest, la Cédéao, a également exprimé ses inquiétudes quant à l’arrivée du groupe Wagner. La junte malienne campe sur ses positions et relève que la France a commencé à réduire son engagement militaire. Dimanche, le ministère malien des Affaires étrangères a qualifié d' »inacceptables, inamicales et condescendantes » les objections du Niger à la perspective d’un accord avec Wagner. La France, qui répète qu’« elle ne s’en va pas », souhaite achever la reconfiguration de son engagement militaire au Sahel d’ici janvier. Elle compte réduire son contingent d’environ 5.000 hommes actuellement à 2.500-3.000 hommes, transférer davantage de moyens au Niger et encourager les autres forces spéciales européennes à travailler aux côtés des forces locales.
GRANDE -BRETAGNE – 200.000 résidents du Royaume-Uni qui ont quitté le pays en 2020. Leur nombre arrive donc au plus bas depuis 2015, malgré la possibilité pour les Européens d’acquérir un statut de résident, temporaire ou permanent. Et les sondages laissent à penser que ce n’est qu’un début. La proportion d’étrangers européens dans le secteur britannique de l’emploi a accusé une baisse de 8,7% en juin dernier par rapport au début de la pandémie, vers mars 2020. Le coronavirus est pointé comme un facteur aggravant de cet exode des Européens. A l’Ons (Office of National Statistics), on rappelle que ces données restent sujettes à caution et on tempère : « Il est trop tôt pour dire s’il s’agit de départs temporaires dus à la pandémie et au Brexit ou de la poursuite d’une tendance qui aurait pu se dessiner de toute façon. Au fur et à mesure que nous rassemblerons plus de données, le tableau deviendra beaucoup plus clair ». Il n’empêche que ces départs placent le nombre de résidents étrangers venus de l’UE au Royaume-Uni à son niveau le plus bas depuis 2015. En 2019, le Royaume-Uni comptait 3,7 millions de citoyens européens sur son sol.
Par ailleurs, quatre hommes accusés d’avoir crié des insultes antisémites depuis une voiture en mai à Londres dans un contexte de manifestations pro-palestiniennes ont été inculpés, a annoncé ce lundi 20 septembre la police britannique.
PAPE – François invite le clergé d’Europe centrale à prendre des « mesures concrètes » contre les abus sexuels dans l’Eglise. Une conférence épiscopale consacrée au sujet se tient actuellement en Pologne, pays marqué par de graves affaires de pédophilie touchant l’Eglise catholique. Elle rassemble les représentants d’une vingtaine d’Etats d’Europe centrale et orientale. Dans un message vidéo adressé dimanche à la conférence, le pape François a parlé de « crise » en évoquant le « problème sérieux » des abus sexuels dans l’Eglise. Depuis l’an dernier, le Vatican a déjà sanctionné huit évêques polonais et un cardinal, accusés d’avoir couvert des faits d’abus sexuels venus à leur connaissance. Quelque 368 témoignages d’abus sexuels commis par le clergé catholique ont été adressés à l’église polonaise depuis 2018, a annoncé en juin cette dernière.
INSOLITE – Une initiative bien peu écologique qui peut séduire des riches vacanciers et faire bondir ceux qui alertent sur le réchauffement de la planète : une course à pied dans la neige a été organisée à Dubaï, ce vendredi 17 septembre, alors qu’il faisait près de 40 degrés dehors. L’événement avait lieu dans le centre commercial « Mall of the Emirates » qui a aménagé une station de ski au beau milieu du désert en 2005. Il faisait environ 40 degrés dehors lorsque 400 participants se sont élancés pour une course de 5 km. Mais dans la station artificielle, la température était de seulement – 4°. Des hommes et des femmes de 46 nationalités différentes ont couru dans la neige. Le Dubaï Sports Council avait organisé cet événement « pour encourager les gens à faire plus d’activités sportives loin des chaleurs caniculaires ». L’émirat voit plus grand : en 2015, il a annoncé la construction d’une station de ski couverte qui devrait atteindre les 711 m de hauteur avec une piste enneigée de 1,2 km.
EMMYS AWARDS – Netflix est ressorti grand vainqueur de la cérémonie des Emmy Awards, l’équivalent des Oscars pour la télévision, qui se sont tenus dimanche soir à Los Angeles. La plateforme de streaming a en effet vu sa production « The Crown », une série sur la famille royale d’Angleterre, être récompensée par 7 statuettes, notamment celle de meilleure série dramatique, meilleure réalisation, meilleur scénario, meilleure actrice (pour Olivia Colman, qui interprète Elizabeth II) ou encore meilleur acteur (pour Josh O’connor, qui joue le prince Charles). En tout, Netflix a remporté 44 prix dont le trophée de la meilleure minisérie pour Le jeu de la dame. HBO Max, la plateforme de Warner Media, filiale d’AT&T, a, elle, remporté 19 trophées grâce essentiellement à ses séries « Hacks » et « Mare of Easttown ». “Ted Lasso », la série produite par Apple et disponible sur Apple TV+, a pour sa part remporté 10 Emmy, dont celui de la meilleure série humoristique.
ETATS-UNIS – La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a lancé dimanche un avertissement au Congrès pour demander aux représentants de relever le plafond de la dette. Sans cela, des millions d’Américains pourraient être à court de cash et le pays entrer dans « une crise financière historique ». Il est en effet interdit aux États-Unis d’émettre de nouveaux emprunts pour se financer si la limite actuelle de 28 400 milliards de dollars n’est pas rehaussée. Or ce seuil est dépassé depuis le 1er août. Janet Yellen a dénoncé l’opposition systématique au Congrès du parti républicain. Elle a appelé les représentants à cesser cette guerre de tranchées et de collaborer en votant de manière bipartite le rehaussement de ce plafond de la dette des Etats-Unis. Cette question du relèvement de la dette aux Etats-Unis a toujours fait l’objet d’un combat politique. Depuis les années 60, ce plafond a été relevé ou suspendu quelque 80 fois.
RUSSIE – Le parti Russie Unie remporte les législatives avec près de 50 % des suffrages et devrait conserver sa majorité des deux tiers à la Douma. Mais la poussée des communistes, qui passent de 13 à 20% des voix, confirme un climat de défiance face aux autorités, tandis que l’opposition dénonce des irrégularités du scrutin. Alors que le Kremlin a salué « la probité » du scrutin, l’opposition a dénoncé des fraudes massives au-delà du cas de Moscou, depuis les traditionnels bourrages d’urnes jusqu’à l’expulsion des observateurs dans certains bureaux lors du décompte des voix. L’ONG spécialisée Golos a relevé quelque 5.000 irrégularités potentielles et évoqué comme une « évidence » la baisse du « niveau de transparence » et « de clarté » du système électoral. « Au regard de toutes ces fraudes et, avant le scrutin, des diverses méthodes de contraintes administratives pour influencer le vote, Russie Unie obtient un résultat finalement assez décevant », insiste le politologue Andrei Kolesnikov. L’Allemagne a demandé à « tirer au clair » les soupçons de fraude, notamment électronique, tandis que l’Union européenne a dénoncé « un climat d’intimidation » et le manque d’observateurs internationaux.
RUSSIE FUSILLADE – Six morts et 28 blessés. C’est le bilan provisoire de la fusillade qui s’est déroulée ce lundi 20 septembre à l’université de Perm, dans le centre de la Russie. L’auteur a ouvert le feu, avant d’être blessé puis arrêté par la police. L’homme « opposait une résistance », a précisé le comité d’enquête du pays. D’après la chaîne Telegram Baza, qui serait proche de la police russe, il s’agirait d’un étudiant prénommé Timur Bekmansurov. Âgé de 19 ans, le jeune homme se serait procuré un fusil de chasse en mai 2021. De son côté, le site 59.ru a diffusé des captures d’écran de ce qui semble être un message partagé par l’assaillant, sur sa page VKontakte (le réseau social le plus utilisé en Russie). « Ce qui s’est passé n’était pas un attentat terroriste (du moins d’un point de vue juridique). Je n’étais pas membre d’une organisation extrémiste, j’étais non religieux et apolitique. Personne ne savait ce que j’allais faire, j’ai réalisé toutes ces actions moi-même », peut-on notamment lire. Mais il ne dit pas ses motivations.
CHINE – Un rapport de 650 pages, qui a nécessité deux ans de travail, réalisé par l’Institut, français, de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem) dévoile ce lundi le gigantisme tentaculaire et très professionnalisé des réseaux d’influence construits par la Chine partout dans le monde. C’est un moment machiavélien », écrivent les deux auteurs du rapport, Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, au sens où Pékin semble désormais estimer que, comme l’écrivait Machiavel dans « Le Prince », « il est plus sûr d’être craint que d’être aimé. Ce qui correspond donc à une ‘russianisation’ des opérations d’influence chinoise ». Les objectifs de la Chine à l’étranger sont de « séduire et subjuguer » mais surtout « d’infiltrer et de contraindre », en modernisant les méthodes russes pour aboutir à ce que les deux auteurs du rapport appellent le « techno-autoritarisme » ou « autoritarisme numérique » chinois. 2 millions de Chinois, sont employés à temps plein dans le but de relayer la propagande gouvernementale et quelque 20 millions à temps partiel, de façon ponctuelle, notamment sur les réseaux sociaux.
CANADA – Un troisième mandat pour le libéral Justin Trudeau ou l’alternance avec le conservateur modéré Eric O’Toole ? Appelés aux urnes par anticipation, les Canadiens ont commencé à voter ce lundi pour des législatives à l’issue incertaine. Le Premier ministre a déclenché des élections anticipées à la mi-août pour tenter de regagner la majorité qu’il avait perdue deux ans plus tôt. Mais il est d’après les sondages en train de perdre son pari. L’usure du pouvoir se fait sentir, la « Trudeaumanie » de 2015 semble bien loin… Il plafonne autour de 31 % d’intentions de vote, au même niveau que son principal rival, le conservateur Erin O’Toole, encore inconnu du grand public il y a peu. Ces derniers jours, Trudeau a appelé les électeurs au vote stratégique, expliquant que le retour des conservateurs au pouvoir serait synonyme de retour en arrière pour le pays, notamment sur la question climatique. O’Toole, qui était dimanche dans la grande région de Toronto, où il se présente, a promis aux Canadiens d’incarner le renouveau et a fait une campagne résolument au centre. Si aucun des deux ne parvient à atteindre une majorité, il leur faudra composer avec les plus petits partis pour gouverner à Ottawa comme le Nouveau Parti Démocratique (NPD, gauche) ou le Bloc québécois.
ALBANIE – Parties de l’aéroport de Kaboul dans des conditions dramatiques, des familles ont été transportées par l’aviation militaire américaine dans ce petit pays des Balkans, le temps d’obtenir un hypothétique visa pour les Etats-Unis. Ils sont ingénieurs, médecins, journalistes, enseignants ou étudiants diplômés. Anglophones pour la plupart. L’élite afghane est ici, en Albanie, rassemblée dans la ville balnéaire de Shëngjin, sur cette côte Adriatique proche du Monténégro, où la chaleur estivale ne s’est pas encore estompée. « Tout est arrangé pour nous ici, ce sont vraiment des conditions appréciables. Rien à voir avec ce que vivent les autres Afghans au Qatar ou en Allemagne, où les gens se retrouvent dans des camps, où les conditions de vie sont très difficiles « , raconte aux envoyés spéciaux des Monde et de Libération Ferhad, un père de famille de 28 ans.
AFGHANISTAN – Les talibans avaient promis de ramener la paix et la sécurité à leur retour au pouvoir. Le groupe État islamique en Afghanistan (EI-K) semble vouloir les contredire. Ce weekend, deux attaques à la bombe ont pris pour cible des combattants talibans. Celles-ci ont été revendiquées par le groupe terroriste. Dans deux communiqués via son organe de propagande Amaq, il a affirmé être l’auteur de « trois attentats à la bombe distincts » ayant visé trois « véhicules des talibans » samedi à Jalalabad, puis d’une autre « attaque à la bombe » dimanche 19 septembre contre « un véhicule des talibans » dans cette grande ville de l’est de l’Afghanistan.
Ce sont d’autres images qui ont fait le tour du monde ce week-end, celles de talibans armés en train de faire du pédalo dans un parc de loisirs de la province de Bamyan ou de jouer, lance-roquettes sur le dos dans des embarcations pour enfants.
POLOGNE-BELARUS – Les corps de quatre personnes, apparemment des migrants, ont été découverts dimanche à la frontière entre la Pologne et le Bélarus, ont indiqué les autorités des deux pays, sur fond de tensions croissantes sur la question migratoire. Trois l’ont été côté polonais, un côté bélarusse. Selon un responsable des gardes-frontière bélarusses, des « signes évidents » laissent à penser que le corps d’une femme a été « traîné » depuis le côté polonais de la frontière. Plusieurs milliers de migrants, pour la plupart originaires du Moyen-Orient, ont franchi ces derniers mois la frontière entre le Belarus et l’Union européenne (UE), en Lituanie, en Lettonie et en Pologne. L’UE soupçonne le régime de Minsk d’encourager ces passages en représailles aux sanctions prises à son encontre. Par ailleurs, les gardes-frontières polonais ont indiqué dimanche avoir passé plusieurs heures à secourir huit migrants englués dans un marécage près de la rivière Suprasl à la frontière avec le Belarus.
AUSTRALIE-FRANCE – Alors que la crise des sous-marins a fortement terni les relations entre la France et l’Australie, le constructeur français Alstom a signé un contrat pour fournir 25 trains de banlieue à Melbourne, la deuxième ville la plus peuplée d’Australie, a annoncé l’entreprise ce lundi 20 septembre. Montant de la commande : 300 millions d’euros. « Conçus et fabriqués dans l’État de Victoria, en Australie, les trains seront composés au moins à 60% de matériaux locaux », indique le communiqué du groupe français. Cette commande s’inscrit dans un processus de conception mené avec le département des Transports de l’Etat de Victoria, qui comprend Melbourne et Canberra, sur une période de deux ans. Alstom dispose d’un site de production local à Ballarat.
Ce lundi, au risque d’aggraver la crise entre les deux pays, le vice- premier ministre australien Barnaby Joyce a déclaré que l’Australie a déjà prouvé son attachement à la France à travers le sacrifice de ses soldats lors des deux guerres mondiales.
Par ailleurs, la ministre française des Armées Florence Parly a annulé une rencontre qui devait avoir lieu cette semaine avec son homologue britannique Ben Wallace.
FRANCE – Le président de la République s’est adressé ce lundi aux harkis, auxiliaires musulmans ayant combattu aux côtés de l’armée française durant la Guerre d’Algérie, lors d’une cérémonie d’hommage. Au nom de la France, il a demandé pardon et affirmé que la France a une « dette » à leur égard. Il a également promis de porter « avant la fin de l’année un projet visant à inscrire dans le marbre de nos lois la reconnaissance et la réparation à l’égard des harkis ». Emmanuel Macron a insisté sur le fait que les lois ne doivent pas dire l’histoire qui est réservée aux historiens. Il a aussi dit que ce n’était pas son « rôle » de juger « les dirigeants de l’époque », qui revient aux historiens.
Ces excuses sont un nouveau pas pour un chef d’État, après celui de François Hollande, qui avait reconnu en 2016 « les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis.