Le tunnel découvert hier-soir dans une maison squattée à la Marsa, et soupçonné de mener jusqu’à la résidence de l’Ambassadeur de France, pose plusieurs questions contradictoires qui laissent penser qu’on est peut-être allé trop vite et trop loin dans l’interprétation des indices relevés sur place en concluant à un projet d’action terroriste.
Tout d’abord le tunnel découvert ne mesure pas les 300 mètres annoncés par plusieurs médias mais seulement 5 mètres. Ce qui rend la possibilité d’atteindre la résidence de l’Ambassadeur quasi-nulle.
Rien, ensuite, sur le lieu de la découverte dudit tunnel ne confirme l’existence d’un projet d’action terroriste. Les terroristes laissent souvent des indices indiquant leur mouvement ou leur affiliation. On a évoqué un faisceau d’indices mais l’on a présenté aucun.
Par ailleurs, et sachant la fièvre de la recherche des trésors qui s’est emparée des Tunisiens depuis quelques années et qui a empiré sous l’effet de l’appauvrissement, il serait très probable que le tunnel découvert n’aurait été creusé que dans le même but de trouver la miraculeuse fortune.
Aussi, et à moins que les services d’enquête auxquels a été confiée l’affaire ait des preuves plus concrètes et plus crédibles, l’histoire du tunnel menant à la résidence de l’Ambassadeur de France risque de n’être qu’une histoire loufoque qui aura occupé pendant quelques heures les médias en manque d’événements.
Un point positif, quand même: cette affaire a offert l’occasion au Président de la république pour rassurer ses concitoyens ainsi que les amis de la Tunisie que le pays est en sécurité.