Une récente hausse des prix du carburant et des produits alimentaires de base suscite la colère et des manifestations ont eu lieu dimanche contre le coût de la vie et en commémoration du mouvement de contestation dit du « 20 février ». À Rabat, des dizaines de manifestants ont notamment dénoncé la « vie chère » ainsi que le « despotisme et la corruption ». Ils ont aussi appelé à la « liberté, la dignité et la justice sociale » et scandé d’autres slogans lancés lors du « Mouvement du 20 février » 2011, version marocaine du Printemps arabe qui réclamait des réformes, plus de démocratie et moins de corruption.
Des dizaines de personnes ont également manifesté à Casablanca (ouest) et à Tanger (nord), selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, en réponse à l’appel du « Front social », qui regroupe des partis d’opposition de gauche. Quelques heurts ont eu lieu sur un marché près de Kénitra. Les autorités sont en outre confrontées à une grave sécheresse qui frappe le royaume alors que son économie est très tributaire du secteur agricole, premier contributeur au PIB, à hauteur de 14 %. Le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, chargé du budget, Fouzi Lekjaa, a affirmé cette semaine que « la hausse des prix de certains biens de ,consommation » s’expliquait « principalement par la reprise économique inattendue dans le monde et l’augmentation continue des prix des céréales et des produits pétroliers sur le marché international ». « L’État devrait allouer […] 3,8 milliards de dirhams (plus de 350 millions d’euros) jusqu’à fin 2022 » pour la subvention du prix de la farine, a-t-il ajouté.