Le Sénat a adopté définitivement, mercredi 6 avril, une réforme du Code pénal permettant de condamner à la prison les militants anti-IVG coupables de « harcèlement » à l’encontre de femmes souhaitant avorter. Ils pourront écoper de peines allant de trois mois à un an d’emprisonnement ou à des travaux d’intérêt général pour avoir fait « obstacle à l’exercice du droit à l’interruption volontaire de grossesse » via « des actes gênants, offensifs, d’intimidation ou de pression ». Le harcèlement du personnel soignant sera puni des mêmes peines.
Le parti socialiste du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, était à l’initiative de ce texte. Selon un rapport de l’Association des cliniques autorisées à pratiquer l’IVG datant de 2018, 89% des femmes voulant avorter en Espagne déclarent avoir été harcelées et 66% menacées. L’avortement a été dépénalisé en Espagne en 1985, mais ce n’est qu’en 2010 que le pays a légalisé l’IVG sans justification médicale jusqu’à 14 semaines après les dernières règles (aménorrhée). Avorter reste un droit semé d’embûches dans ce pays à forte tradition catholique, où l’objection de conscience des médecins est massive et où les mouvements anti-IVG sont très actifs.